Aux Choux de Créteil, un appartement à moins de 300 000 euros ouvre ses portes pour la vente : une visite singulière s’impose.
Les Choux de Créteil ne laissent personne indifférent. Leur silhouette, avec ces balcons arrondis qui s’épanouissent comme des pétales de chou-fleur, marque autant qu’elle surprend. Nés dans les années 70, critiqués au départ, ils sont devenus une icône du paysage urbain et ont même obtenu le label « Patrimoine du XXᵉ siècle ». Aujourd’hui, un appartement à vendre au dernier étage offre une occasion rare : habiter dans l’un de ces monuments d’architecture.
Un appartement rénové avec vue sur tout Paris
L’annonce émane de l’agence Architecture de Collection. Le joyau est composé : un trois-pièces de 61 m², perché au 14ᵉ étage, entièrement rénové en 2022. Dès l’entrée, l’espace de vie impressionne par ses volumes clairs et sa cuisine semi-ouverte qui s’ouvre sur une terrasse. Une estrade a été installée pour créer un coin repas, transformant la pièce principale en lieu chaleureux et modulable.
Les deux chambres, les dressings et la salle de bains ont été repensés pour allier confort et fluidité. Chaque pièce profite d’un accès direct aux terrasses, véritables prolongements de l’appartement, protégées des regards et du vent. Ces balcons emblématiques, disposés en quinconce, conservent l’intimité tout en offrant un espace généreux à ciel ouvert. La vue est spectaculaire : la tour Eiffel, le Sacré-Cœur et Paris dans toute son ampleur. Le bien s’accompagne d’une cave et d’un parking fermé au pied de l’immeuble. Seul point faible, une étiquette énergétique en F, rappelle que la beauté architecturale se heurte parfois aux normes contemporaines. Le prix, 297 790 euros, se situe dans la fourchette haute du marché local, mais se justifie par la rénovation et l’étage panoramique. Pour un appartement à vendre aux portes de Paris, l’offre reste séduisante.
Le geste audacieux d’un architecte visionnaire
À l’origine de ce projet singulier, Gérard Grandval. Dans les années 70, il refuse les blocs uniformes et construit des tours tout en courbes. « La fleur, c’est l’anti-cube », disait-il. Ses balcons, pensés comme des jardins suspendus, devaient accueillir une végétation luxuriante. Si l’idée n’a pas été menée jusqu’au bout, les formes végétales sont restées, conférant aux tours leur surnom de Choux de Créteil. Ces façades arrondies ont souvent divisé, mais elles continuent de susciter un attachement fort, au point d’apparaître régulièrement dans des films et clips.
Avec le temps, ces immeubles initialement destinés à des foyers modestes se sont chargés d’une dimension patrimoniale et artistique. Acheter ici n’est pas qu’un choix immobilier, c’est une déclaration d’amour à une architecture différente. Les clients de ce type de bien recherchent un symbole, une histoire, une œuvre à habiter. Ce n’est pas seulement un logement, c’est un morceau d’utopie des Trente Glorieuses qui se transmet. Pour certains, posséder un logement dans les Choux de Créteil s’ajoute à une collection de biens atypiques : une maison Art Nouveau, une villa moderniste, et désormais, ce bâtiment iconique du Val-de-Marne.
Choux de Créteil : un bien qui attire autant les locaux que les Parisiens
L’annonce n’est pas passée inaperçue. Depuis sa mise en ligne, les demandes affluent, venues de familles du secteur, mais aussi de Parisiens travaillant à l’international, séduits par cette double identité : un logement pratique et une œuvre d’art habitée. La proximité immédiate du métro, à 500 mètres, renforce l’attrait. Trente minutes suffisent pour rejoindre le centre de Paris, un argument qui pèse dans un marché où le temps de trajet devient décisif.
Cet appartement illustre parfaitement la singularité du lieu. Derrière la façade qui étonne toujours, il cache une rénovation contemporaine qui dialogue avec l’histoire. Les sols blancs laqués et le béton ciré de la salle de bains rappellent les pétales de chou-fleur en façade. Chaque détail participe à ce mélange entre héritage et modernité.
Habiter les Choux de Créteil, ce n’est pas seulement vivre dans un quartier, c’est embrasser une vision différente de la ville. Ce choix divise, fascine, questionne. Mais une chose est sûre : ces tours, avec leurs rondeurs et leurs balcons fleuris, continueront longtemps à écrire une histoire à part dans le paysage francilien. Pour 297 790 euros, cette histoire peut devenir celle d’un nouveau propriétaire. Ce dernier prêt à investir dans bien plus que quatre murs.