En pleine randonnée familiale, dans les Pyrénées-Orientales, un homme de 47 ans a succombé à un infarctus.
L’air était doux. La montagne baignait encore dans la lumière. Rien ne laissait présager ce qui allait se passer sur ce sentier. Un randonneur meurt d’un infarctus en pleine sortie familiale. Le quadragénaire s’est effondré soudainement sous les yeux de ses proches.
Les secours sont arrivés rapidement. CRS de montagne, médecins du Samu, hélicoptère Dragon 66… sont prêts à décoller. Tout a été tenté pour le réanimer. Puis de le transporter d’urgence vers l’hôpital de Perpignan. Malgré cette mobilisation impressionnante, la vie de ce quadragénaire n’a pas pu être sauvée. L’accident rappelle à quel point la montagne, même familière, reste imprévisible. Derrière les paysages splendides, elle confronte parfois brutalement à la fragilité du corps humain.
Quand un randonneur décède d’une crise cardiaque, que faut-il comprendre ?
Ces drames ne sont pas isolés. Chaque année, les Pyrénées connaissent des interventions similaires. L’effort soutenu, l’altitude, les variations de température, tout cela pèse lourd sur un cœur déjà fragilisé. Comme l’expliquait un médecin urgentiste, l’altitude n’est pas le problème en soi. Ce qui fait basculer, c’est l’intensité de l’effort dans un environnement où l’air contient moins d’oxygène.
Un citadin peu habitué à la marche en terrain accidenté, exposé à la chaleur ou au froid soudain, met son organisme à rude épreuve. Le cœur bat plus vite, cherche à compenser, et parfois cède. L’éloignement des secours joue aussi un rôle dramatique. Contrairement à un accident en ville, l’accès à un défibrillateur en montagne reste rare. Les minutes s’étirent, et chaque minute compte. Voilà pourquoi un randonneur décède d’une crise cardiaque plus souvent en altitude qu’ailleurs.
La douleur thoracique en étau, l’essoufflement brutal, la fatigue inhabituelle : ce sont des signaux qui doivent alerter. Trop de gens les minimisent, croyant à un coup de fatigue passager. Pourtant, derrière ces symptômes se cache parfois un infarctus. Et un infarctus, sans réaction immédiate, mène droit à l’arrêt cardiaque.
Anticiper, prévenir, réagir
La première barrière reste la préparation. Avant de partir, un bilan médical s’impose quand on a des antécédents familiaux, du cholestérol, du stress chronique ou une consommation de tabac. Mieux vaut écouter son cardiologue que de se croire invincible. Un avis favorable, une préparation progressive, et déjà le risque diminue.
Mais même avec de l’entraînement, la vigilance reste essentielle. Reconnaître les signes d’alerte, s’arrêter au moindre doute, appeler immédiatement le 112 : ces gestes sauvent des vies. Pierre Muller, urgentiste et guide de haute montagne, insiste sur ce point. Quand la douleur apparaît, il ne faut plus avancer, même pour « redescendre un peu ». On se fige, on alerte, on donne sa position précise. Le reste appartient aux secours.
Le drame de Vernet-les-Bains nous rappelle que la montagne est magnifique, mais exigeante. Derrière chaque panorama, elle teste la résistance des corps. Qu’un randonneur décède d’une crise cardiaque à 47 ans secoue forcément. Cela pousse chacun à réfléchir à sa propre préparation, à l’importance de rester attentif à ses limites. Prévenir vaut mieux que subir, surtout quand on sait que là-haut, le temps se compte toujours en battements de cœur.