Star des réseaux sociaux en Italie, Felicia Sirbu se retrouve éclaboussée : drogue supposément consommée, et échanges sur un engagement avec des malfaiteurs.
Le nom de Felicia Sirbu circule aujourd’hui dans un contexte bien loin de ses habituelles publications Instagram. Ancienne journaliste télévisée devenue influenceuse installée à Milan, elle se retrouve associée à une enquête italienne sur fond de drogues, d’argent liquide et de sociétés-écrans. Son image publique, faite de luxe et de voyages, se télescope soudain avec un univers sombre : celui du trafic de stupéfiants à Milan.
Felicia Sirbu croise un réseau douteux
Les enquêteurs italiens n’ont pas mis longtemps à comprendre que cette affaire dépassait le simple contrôle de routine. En août 2023, un kilo de cocaïne est intercepté dans une camionnette. Le conducteur interpellé parle, ses communications sont épluchées, et la police remonte la piste. Dans un garage, une découverte frappe par son ampleur : 279 000 euros en liquide dissimulés dans une Audi A6 grâce à un mécanisme électrique sophistiqué. La voiture est enregistrée au nom d’Alpha Group, une société dont l’existence intrigue désormais les carabiniers.
C’est dans ce décor que le nom de Felicia Sirbu apparaît. Elle ne figure pas parmi les personnes officiellement mises en examen. Cependant, ses échanges avec Cristinel Balint, Roumain de 47 ans déjà dans le viseur de la justice, sont mentionnés dans les documents. Selon les écoutes, ils auraient partagé de la drogue en novembre 2023, lors d’une rencontre près de Monza. La scène paraît anodine, mais elle prend une tout autre dimension une fois reliée au vaste trafic de stupéfiants à Milan.
Les conversations révèlent aussi une idée troublante : l’éventualité d’embaucher la jeune femme dans Alpha Group, de manière fictive. Un poste en apparence banal, mais pensé pour blanchir de l’argent et offrir une couverture légale au trafiquant. Le salaire prévu, un peu plus de 1 000 euros mensuels, aurait permis à Balint de disposer librement de fonds déclarés. Une mécanique classique du blanchiment, mais l’implication du nom d’une personnalité publique attire l’attention.
Les questions sans réponses autour de Felicia Sirbu
Sur Instagram, l’influenceuse cultive une image très éloignée de ce tumulte. Ses 75 000 abonnés la suivent dans un quotidien ponctué de voyages, des vêtements de grandes marques et de photos de ses enfants. Elle s’affiche comme une professionnelle accomplie, revendiquant treize ans d’expérience dans le journalisme. Mais pour les enquêteurs, cette façade élégante contraste avec la réalité des fréquentations relevées dans le cadre du trafic de stupéfiants à Milan.
Pour l’heure, aucune charge n’a été retenue contre Felicia Sirbu. Les autorités de Monza se concentrent sur deux individus placés sous mesures restrictives et sur plusieurs autres laissés en liberté. Les saisies de drogue se limitent à la cargaison initiale, mais les flux financiers et les connexions sociales intriguent. L’ombre d’Alpha Group plane toujours. Et le mystère reste entier : simple victime de son entourage ou véritable actrice indirecte d’un réseau bien organisé ?
La question dérange parce qu’elle touche à un mélange explosif. D’un côté, l’univers séduisant des réseaux sociaux, où une influenceuse affiche une vie sans aspérités. De l’autre, le monde brutal des trafics, où chaque contact peut avoir une portée inattendue. Le nom de Felicia Sirbu ne disparaîtra pas de sitôt des colonnes des journaux. La raison est simple, l’affaire incarne une tension moderne : l’écart entre ce que l’on montre et ce que l’on vit réellement. Et tant que les juges n’auront pas tranché, le doute continuera de nourrir l’attention médiatique.