« On ne participe pas à cette mascarade » : découvrez pourquoi une partie de la Seine-Saint-Denis boycotte la Fête du sport

Ce choix divise les habitants et soulève un débat brûlant sur le sens même de l’événement.

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En Seine-Saint-Denis, une partie de la population choisit de boycotter la Fête du sport, suscitant le débat.

Une fête pensée comme un symbole d’unité se transforme déjà en sujet de discorde. Emmanuel Macron voulait prolonger la magie des Jeux de Paris 2024, offrir aux Français une célébration annuelle, joyeuse, populaire, gratuite. Mais à peine lancée, l’initiative se heurte à une contestation frontale. La Fête du sport devient un cri politique, porté par des élus qui refusent de jouer le jeu tant que le budget du sport s’effondre.

Fête du sport : un appel à la grève symbolique

L’idée était séduisante sur le papier : une grande journée nationale, chaque 14 septembre, à l’image de la Fête de la musique. Des milliers d’animations partout en France, des athlètes accessibles au grand public, la rue de Rivoli transformée en terrain de sport géant. Plus de 5 000 événements ont été programmés pour cette première édition. L’affiche est brillante, avec des champions comme Florent Manaudou, Marie-José Pérec ou encore Arthur Bauchet.

Mais le tableau est moins idyllique en Seine-Saint-Denis. Le président socialiste du département, Stéphane Troussel, appelle clairement au boycott de la Fête du sport. Pour lui, le contraste est insupportable : d’un côté, une célébration médiatisée, et de l’autre, un budget ministériel amputé, un Pass’sport raboté, des enfants exclus. Le message est fort : pas de fête sans moyens. Et dans ses mots, beaucoup d’écho.

Même des voix proches du monde sportif comprennent ce choix. Marie Barsacq, ministre démissionnaire des Sports, dit partager l’inquiétude, tout en défendant l’idée d’ancrer ce rendez-vous annuel. Elle rappelle que le soutien au sport ne se résume pas au budget de son ministère. Une nuance qui peine à calmer les critiques.

Le sport sous tension après les Jeux

Un an après les JO, l’heure n’est plus à l’euphorie. Les promesses d’un héritage durable se confrontent à la réalité budgétaire. Amélie Oudéa-Castéra, ancienne ministre des Sports et des Jeux, signe une tribune aux côtés de Marie-Amélie Le Fur. Ensemble, elles dénoncent une politique qui fragilise ce qu’elles ont mis en place. Elles parlent même de « trahison de l’héritage des Jeux ».

Les Comités olympique et paralympique se disent « pleinement engagés » dans la réussite de l’événement. Mais eux aussi pointent du doigt les coupes budgétaires qui menacent la pratique sportive en France. L’enthousiasme des médailles retombe, laissant place à des questions concrètes : qui financera les clubs, qui accompagnera les jeunes sportifs, qui assurera la continuité de l’élan populaire ? Derrière le boycott de la Fête du sport, c’est tout un débat sur la place du sport dans la société qui ressurgit.

Pour les élus locaux, le message est clair : célébrer n’a aucun sens si les moyens ne suivent pas. Un spectacle sans coulisses solides finit toujours par s’écrouler. Ce qui devait unir révèle au contraire des fractures.

Une fête éclatante mais contestée

Le contraste est saisissant. À Paris, la rue de Rivoli devient un boulevard sportif, avec initiations, démonstrations, médaillés au contact du public. Dans la Seine, des légendes comme Laure Manaudou ou Alain Bernard s’affrontent dans une course symbolique. Tout est là pour séduire les foules : du spectacle, des stars, un esprit de fête. Mais derrière l’enthousiasme, la contestation gronde.

Le boycott de la Fête du sport n’empêche pas l’événement de se tenir. Les familles viendront, les enfants s’émerveilleront, les photos circuleront sur les réseaux. Mais l’ombre politique plane. Les élus absents rappelleront par leur silence que le sport, en France, manque de soutien quand les caméras s’éteignent.

Cette première édition laissera une double trace : la joie d’un rendez-vous nouveau et l’amertume d’une fracture politique. Si le gouvernement veut que cette fête devienne un rendez-vous aussi populaire que la musique en juin, il devra convaincre que le sport ne se réduit pas à une vitrine d’un jour. Pour l’instant, la Fête du sport montre qu’une partie du pays n’y croit pas encore.

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