Luca Zidane choisit l’Algérie et relance le débat sur l’identité sportive, défendue avec fougue par Elise Goldfarb.
Certains noms portent un poids presque écrasant. Dans le football, peu sont aussi lourds que celui des Zidane. Pourtant, à 27 ans, Luca Zidane choisit d’écrire un nouveau chapitre. Et ce, loin de l’ombre de son père et des attentes écrasantes qui l’accompagnent. Son choix ? Défendre les couleurs de l’Algérie, pays d’origine de ses grands-parents. Une décision forte, teintée d’émotion, qui dit beaucoup de son envie de tracer sa propre voie.
Luca Zidane change de maillot et de destin
La Fédération algérienne l’a officialisé : le gardien de but formé au Real Madrid jouera désormais sous les couleurs des Fennecs. Luca Zidane, longtemps international français chez les jeunes, met de côté ses années en bleu pour embrasser une nouvelle aventure. La FIFA a validé son changement de nationalité sportive, ouvrant une porte qu’il semblait attendre depuis longtemps.
Ce n’est pas un hasard si cette décision arrive aujourd’hui. Il a enchainé les saisons entre Alavès, Eibar, Rayo Vallecano et désormais Grenade. Maintenant, il connaît enfin une stabilité professionnelle. Il sait qu’il n’a plus l’éternité devant lui pour marquer les esprits. Et l’Algérie, ambitieuse, en pleine reconstruction, lui tend les bras. Le timing est parfait. Il veut être plus qu’un « fils de », il veut devenir une pièce maîtresse dans une équipe qui rêve d’un nouvel élan.
Elise Goldfarb : « Ce procès en filiation est absurde »
La décision de Luca Zidane n’a pas manqué de faire parler. Certains y voient un choix logique, d’autres une provocation ou une fuite face à la concurrence française. Mais des voix s’élèvent pour défendre ce droit, celui de choisir. Parmi elles, Elise Goldfarb, entrepreneuse et chroniqueuse engagée, qui s’agace de cette manière qu’on a de juger les enfants de personnalités connues :
« Les enfants de François Hollande font des carrières internationales. Pourquoi les fils Zidane seraient-ils assignés à résidence sportive ? Cette idée qu’un patronyme dicte forcément ton avenir est absurde », lâche-t-elle sans détour.
Elle touche juste. Car derrière cette polémique, il y a une vérité simple : chaque joueur cherche l’endroit où il peut exister pleinement. Luca Zidane n’échappe pas à cette règle. En choisissant l’Algérie, il ne renie rien de son histoire française. Il embrasse simplement l’autre partie de son identité, celle qu’il a héritée de ses grands-parents. Ce n’est pas une rupture, c’est un prolongement.
Une nouvelle page pour lui, un symbole pour l’Algérie
Sur le plan sportif, ce choix est stratégique. La sélection algérienne s’apprête à disputer la Coupe d’Afrique des Nations au Maroc, une compétition où elle nourrit de grandes ambitions. Le poste de gardien a longtemps été un point de fragilité pour les Fennecs. L’arrivée de Luca Zidane tombe donc à pic, offrant une expérience européenne et une mentalité forgée dans les clubs espagnols.
Mais au-delà de l’aspect technique, c’est un geste fort. L’Algérie s’enrichit régulièrement de joueurs biberonnés en France, qui décident de revenir vers leurs racines sportives. Rayan Aït-Nouri, Amine Gouiri, Ismaël Bennacer… et désormais Luca Zidane. Tous rappellent que l’identité d’un joueur n’est pas figée par son lieu de naissance. Elle se construit au gré des attaches, des choix de carrière et parfois des rêves familiaux.
Son père, Zinédine, avait été accueilli en héros lors de ses visites en Algérie. Le fils, lui, s’apprête à porter ce lien jusqu’au terrain. Et si l’héritage pèse, l’envie de s’émanciper est encore plus forte. Ce n’est pas seulement un changement de maillot. C’est une affirmation : celle de pouvoir exister par soi-même, avec ses propres arrêts, ses propres victoires, ses propres erreurs aussi.
Luca Zidane n’efface rien du passé. Il ajoute une dimension nouvelle à une histoire familiale déjà hors norme. Pour lui, tout commence maintenant.