« Le voisin ne l’a pas vue depuis deux ans » : une retraitée se sert de son logement social comme résidence secondaire et s’oppose à son expulsion

Une retraitée qui occupait par intermittence le logement social hérité de sa mère vient d’être expulsée par décision judiciaire.

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La Régie immobilière de la Ville de Paris (RIVP) obtient l’expulsion d’une locataire qui ne vivait que temporairement dans son logement social parisien.

Une retraitée a reconnu ne passer que « par coups de vent » dans son appartement. Elle s’y accrochait, malgré des absences longues, mais la justice a tranché. Son expulsion du logement social RIVP vient d’être prononcée, dans un contexte où chaque logement compte et où la moindre vacance soulève des tensions. Ce n’est pas seulement une affaire personnelle, c’est aussi l’histoire d’un système saturé, surveillé de près, et qui ne pardonne plus l’approximation.

Un logement gardé comme une résidence secondaire

Le dossier remonte loin. En 1989, après le décès de sa mère, la locataire obtient le deux-pièces par transfert de bail. Elle y vit, mais les années passent et les habitudes changent. Depuis sa retraite en 2022, elle reconnaît s’y rendre moins souvent, parfois juste pour aérer ou récupérer quelques affaires. Pour la RIVP, les absences ne datent pas d’hier : dès 2020, l’appartement aurait cessé d’être une résidence principale. En clair, il n’était plus occupé les huit mois par an exigés par la loi.

Les preuves se sont accumulées. Le réfrigérateur trouvé débranché. La cuvette des toilettes vide d’eau. Les consommations d’eau et d’électricité réduites à presque rien. Le voisin affirmant ne pas l’avoir vue depuis deux ans. Tout cela a pesé lourd dans la balance. Aux yeux du tribunal, il n’y avait plus de doute : ce deux-pièces servait de pied-à-terre, pas de domicile réel. L’expulsion du logement social RIVP a été demandée avec vigueur, et la justice a suivi.

La défense d’une retraitée et l’inflexibilité de la loi

L’avocat de la locataire a tenté de contrer cette lecture. Il a accusé la RIVP de vouloir libérer le logement pour préparer une réhabilitation, chassant ainsi une retraitée installée depuis quarante ans. Il a plaidé pour un relogement équivalent, rappelant son ancienneté et sa fragilité. Mais le tribunal n’a pas fléchi.

Le rappel a été ferme : un logement social n’a pas vocation à devenir une résidence secondaire. La règle est simple : huit mois par an minimum. Si ce seuil n’est pas respecté, le bail peut être résilié, avec expulsion à la clé. Et dans ce cas précis, la décision est tombée rapidement. Le juge a prononcé la résiliation et ordonné le départ sous quinze jours, délai réduit spécifiquement pour ce type de situation.

La retraitée se retrouve face à une alternative brutale : quitter volontairement ou voir arriver la force publique. L’expulsion d’un logement social RIVP laisse rarement place à la négociation une fois le jugement rendu. Les témoignages de voisins et les relevés techniques ont rendu la défense trop fragile.

Ce que révèle cette affaire

Au-delà du cas individuel, cette histoire éclaire une réalité plus large : la pression sur le parc social parisien. Des milliers de familles attendent, chaque appartement vacant devient un enjeu. Les bailleurs renforcent leurs contrôles, en multipliant les enquêtes et en croisant les données de consommation. Un logement qui dort trop longtemps finit par attirer l’attention.

La décision de justice rappelle que la priorité va à ceux qui n’ont nulle part où vivre. Elle pose aussi la question de l’équilibre : comment gérer des locataires anciens, parfois fragiles, qui n’occupent plus leur logement comme avant, sans les jeter dans la précarité ? La RIVP applique la loi, mais chaque expulsion garde une part d’humain qui dépasse les règles.

Ce cas précis montre que l’expulsion d’un logement social RIVP n’est pas un geste administratif anodin. C’est un signal adressé à tous : occuper son logement, ou le perdre. Et derrière ce rappel sec, il y a une réalité plus dure encore, celle d’un parc social sous tension, qui ne peut plus se permettre de tolérer les usages détournés.

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