Le patron de Leclerc prévient : 2026 s’annonce rude pour les prix, préparez-vous concrètement au quotidien.
Depuis plusieurs années, les Français vivent avec une réalité tenace : une hausse des prix qui s’est installée dans chaque recoin de leur quotidien. Des rayons de supermarchés aux factures d’énergie, rien n’a été épargné. Beaucoup espéraient enfin une accalmie, une petite respiration. Mais le message du patron de Leclerc ne laisse guère de place à l’optimisme.
La mauvaise nouvelle de Michel-Édouard Leclerc
Invité du Grand Jury RTL-M6-Le Figaro-Public Sénat, Michel-Édouard Leclerc n’a pas mâché ses mots. À ceux qui attendaient un retour rapide à des tarifs plus doux, il a répondu par un constat froid : il ne faut pas espérer une grande baisse en magasin. L’inflation accumulée ces trois dernières années ne disparaîtra pas comme par magie.
Selon lui, cette flambée des prix a déjà trouvé preneur. « Toute l’inflation qui a été prise est allée dans la poche de quelqu’un », a-t-il déclaré, évoquant tour à tour les investissements des entreprises ou les marges engrangées. Ce qui est parti ne reviendra pas, certainement pas sous forme de promotions massives de -20 ou -30 % à court terme. Un discours qui sonne comme une douche froide pour les ménages qui peinent à remplir leur caddie.
Le patron de Leclerc a ajouté que les discussions avec les grands fournisseurs allaient s’ouvrir. Ces négociations, dit-il, sont incontournables puisque toutes les nouvelles grilles tarifaires arrivent avec des augmentations. Il promet de se battre pour obtenir des concessions, notamment dans les secteurs où l’inflation a le plus flambé. Mais même lui reconnaît que la bataille ressemble plus à une gestion des dégâts qu’à une victoire annoncée.
Une hausse des prix durable et une taxe qui agace
Michel-Édouard Leclerc ne se contente pas de pointer les industriels. Il vise aussi l’État, qu’il accuse d’alourdir encore la facture des consommateurs. La nouvelle taxe soda, qui entrera en vigueur en janvier 2025, en est l’exemple parfait selon lui. Elle prévoit d’augmenter la fiscalité sur les boissons sucrées, quel que soit leur taux de sucre.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : une boisson à moins de 5 kg de sucre par hectolitre passera de 3,79 à 4 euros de taxe. Pour celles dépassant les 8 kg, l’explosion est vertigineuse : de 17,70 à 35 euros. Officiellement, l’État met en avant une mesure de santé publique. Mais pour Leclerc, la réalité est ailleurs. « C’est l’État qui est obèse », a-t-il lâché, estimant que ces hausses visent surtout à remplir les caisses plutôt qu’à protéger la population.
Il se dit favorable à la lutte contre l’obésité, y compris à l’idée de contribuer financièrement à ce combat. Ce qu’il critique, c’est l’affectation des recettes : selon lui, ces taxes ne financeront pas la prévention ou les soins, elles iront simplement combler les trous budgétaires. D’où son coup de gueule : « Tout ça, c’est du baratin. » Une nouvelle qui ne fait qu’ajouter une couche d’amertume dans un contexte déjà dominé par la hausse des prix.
Pas de retour à la normale avant très longtemps
Ce que Michel-Édouard Leclerc répète, c’est qu’il ne faut pas rêver d’un retour à la situation d’avant. Les consommateurs ne reverront pas les prix d’avant l’inflation. Les hausses déjà intégrées sont installées pour durer. Le président du groupe Leclerc dit vouloir limiter la casse, mais il reconnaît que l’équation est impossible à résoudre sans concessions de la part de l’industrie et de l’État.
Les Français devront donc s’habituer à vivre avec cette nouvelle donne. L’inflation passée reste dans les circuits économiques, figée dans les marges ou les investissements. Même si certaines catégories de produits connaissent à terme de petites baisses, elles ne suffiront pas à effacer la douleur ressentie au quotidien. Pour beaucoup, cette réalité se traduit par des choix difficiles en magasin : comparer davantage, renoncer à certains produits, ou se tourner vers les marques distributeurs.
La hausse des prix n’est plus une exception, c’est devenu une norme. Et les propos de Michel-Édouard Leclerc confirment ce que beaucoup pressentaient déjà : il n’y aura pas de retour en arrière miraculeux. Seules des négociations serrées et une meilleure régulation pourraient limiter l’impact. Mais pour l’instant, la perspective est claire : les consommateurs vont devoir composer avec une nouvelle ère de dépenses contraintes.