L’annonce est tombée comme une petite bombe : une interdiction sur les vernis à ongles semi-permanents est entrée en vigueur ce 1ᵉʳ septembre. Les clientes surprises se demandent si leurs manucures préférées vont disparaître. Les prothésistes, eux, ont dû revoir en urgence leurs tiroirs remplis de flacons. Derrière cette décision européenne, il y a la santé, mais aussi un marché en pleine mutation.
L’interdiction sur les vernis à ongles semi-permanents
Le produit incriminé s’appelle TPO, ou plus exactement « oxyde de diphényl triméthylbenzoyl phosphine ». Jusqu’à hier, on le retrouvait dans une grande partie des gels appliqués sur les ongles. C’est lui qui permettait au vernis de durcir sous les lampes UV ou LED. Un ingrédient discret, mais essentiel. Le problème, c’est que les scientifiques l’ont classé comme toxique pour la reproduction. Dans le jargon réglementaire, ça veut dire « CMR catégorie 1B ». Ce n’est pas une nuance, c’est un signal rouge.
Résultat : interdiction immédiate, pas de délai pour écouler les stocks. Les salons qui continueraient d’utiliser ces produits s’exposent à des sanctions. Une mesure stricte, qui bouleverse les habitudes d’une filière entière. L’interdiction sur les vernis à ongles semi-permanents frappe vite, sans ménagement, et pousse tout le secteur à s’adapter dans l’urgence. Certaines professionnelles avouent avoir jeté des dizaines de flacons neufs. Une perte sèche, mais impossible de faire autrement.
Des solutions de rechange déjà prêtes
L’industrie cosmétique n’attend jamais les interdictions pour se couvrir. Les grandes marques avaient anticipé le coup et préparé des formules « TPO-Free ». Peggy Sage, par exemple, assure que toutes ses gammes ont déjà été reformulées. Ces nouveaux gels utilisent d’autres photo-initiateurs, comme le TPO-L, jugé sans danger. Les clientes peuvent donc continuer leurs séances sans trop de différence visible. L’interdiction sur les vernis à ongles semi-permanents ne sonne pas la fin de la manucure longue tenue. Elle force seulement un changement discret dans les ingrédients.
Parallèlement, une autre tendance prend de l’ampleur : les vernis biosourcés. Fabriqués à partir de composants végétaux, ils séduisent celles qui veulent allier beauté et conscience écologique. Des marques comme Nailberry ou Manucurist misent sur ce créneau plus naturel. Le résultat tient un peu moins longtemps, une dizaine de jours environ, mais plaît à une clientèle prête à sacrifier la durée pour plus de sécurité. L’interdiction accélère ce basculement vers des alternatives perçues comme plus saines.
Des clientes partagées
Dans les salons, les réactions sont contrastées. Certaines clientes craignent que le rendu ou la tenue du vernis baisse. D’autres accueillent avec soulagement la fin d’une substance jugée dangereuse. Les esthéticiennes passent beaucoup de temps à expliquer que les nouvelles formules existent déjà, que la différence est minime. Mais le mot « toxique » reste marqué dans les esprits.
L’effet psychologique de cette interdiction sur les vernis à ongles semi-permanents pourrait durer plus longtemps que prévu. Une partie des consommatrices hésite déjà à reprendre des séances, par peur des lampes UV elles-mêmes, soupçonnées d’augmenter les risques de cancer. Le débat dépasse la seule question du TPO et ouvre un chantier plus large sur les pratiques des ongleries. Derrière un geste esthétique banal, on découvre un écosystème fragile où la confiance est essentielle.
Un secteur en transition
Cette décision européenne illustre un mouvement plus profond : celui d’un cosmétique qui n’a plus le droit à l’approximation. Les ingrédients doivent être sûrs, testés, validés, sous peine d’être bannis. Les fabricants, pris de vitesse, doivent investir dans la recherche et repenser leurs recettes. Les salons, eux, doivent rassurer et réapprendre à travailler avec de nouveaux produits.
L’interdiction sur les vernis à ongles semi-permanents rappelle que les tendances beauté ne sont pas hors du temps ni des règles. Ce qui se passe dans une petite cabine d’onglerie touche aussi à la santé publique et aux décisions politiques. On croyait parler vernis, on parle finalement de confiance, de transparence et d’avenir pour tout un secteur. L’histoire ne fait que commencer.