« Je ne veux pas dépasser 1 000 euros par mois » : à 64 ans, Marie-José travaille à temps partiel pour compléter sa retraite

Son emploi du temps chargé illustre parfaitement le dynamisme des seniors actifs aujourd’hui.

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Depuis mars 2025, cette retraitée multiplie les engagements, en cumulant emploi-retraite avec plus d’une centaine d’heures mensuelles.

À 64 ans, certains s’offrent le confort des journées tranquilles. D’autres choisissent de repartir pour une nouvelle aventure. Marie-José est une ancienne vendeuse de mobilier dans le Finistère. Elle fait partie de ceux qui n’ont jamais su rester immobiles. Pour elle, le cumul emploi-retraite n’est pas une contrainte. C’est une façon de continuer à respirer.

Quand l’expérience devient un tremplin

Son histoire ressemble à un détour inattendu. Pendant près de quarante ans, elle a travaillé dans l’ameublement, gravissant les échelons jusqu’à devenir cheffe adjointe de rayon. Elle aimait son métier, les défis commerciaux, les objectifs à dépasser. Mais un jour, son corps a dit stop. Une maladie articulaire chronique l’a obligée à quitter son poste plus tôt que prévu, la laissant face à une retraite anticipée.

Elle aurait pu s’arrêter là. Après des mois de chômage, Marie-José s’est remise à chercher. Elle tombe sur une annonce : une société de fournitures scolaires écologiques recrute des commerciaux indépendants. Pas de contrat classique, mais la possibilité de travailler autrement. Pour décrocher le poste, elle doit créer sa micro-entreprise. Elle n’y connaît rien, mais elle fonce. « J’ai découvert un monde compliqué, avec ses démarches administratives et ses pièges », raconte-t-elle. La BGE, un réseau d’accompagnement, l’aide à franchir le pas. Sans eux, dit-elle, elle aurait probablement abandonné.

Depuis mars 2025, Marie-José sillonne les routes du Finistère pour présenter peintures, colles et pâtes à modeler fabriquées en France. Elle entre dans les écoles, les centres de loisirs, parfois même les EHPAD. « Ce sont des produits propres, sains, conçus pour les enfants », affirme-t-elle avec une fierté qui s’entend. Son quotidien a changé : elle gère ses rendez-vous, saisit ses commandes le soir, organise ses déplacements pour limiter les kilomètres. Et peu à peu, elle construit son nouveau rythme de vie.

Le cumul emploi-retraite comme équilibre choisi

Son activité lui prend environ cent heures par mois, l’équivalent d’un mi-temps. Chaque semaine, elle décroche une dizaine de rendez-vous. Le soir, elle note ses ventes, rémunérées à la commission. Elle connaît sa limite : ne pas dépasser mille euros mensuels, un plafond qu’elle s’impose par choix. Sa retraite de 1 800 euros nets lui assure déjà une stabilité, et le reste devient un supplément de liberté. Elle insiste : « Je ne travaille pas pour l’État. Je travaille pour moi. » Cette phrase résume sa vision du cumul emploi-retraite : un outil pour compléter ses revenus, sans se sentir enfermée.

Il ne s’agit pas de retrouver la pression des années passées, mais de se faire plaisir. Elle le répète, elle ne veut pas devenir un modèle, simplement montrer que c’est faisable. Son expérience, elle l’offre aussi comme un exemple pour les générations suivantes. Le message est simple : rester actif, même après la retraite, ce n’est pas forcément une corvée, mais parfois une chance.

Le cumul emploi-retraite de Marie-José, c’est aussi une manière de garder la main, de ne pas se laisser aspirer par la sédentarité. Elle aime bouger, rencontrer du monde, sentir qu’elle reste utile. Et cette énergie communicative impressionne. Elle envisage de continuer au moins jusqu’à ses soixante-dix ans, si la santé suit. Ensuite, elle rêve de retourner au Canada, un pays qu’elle garde dans un coin de son cœur depuis longtemps.

Travailler autrement, vieillir autrement

Dans les cours d’école où elle passe ses journées, Marie-José retrouve une part d’elle-même. Elle vend, elle conseille, elle échange, comme au temps de l’ameublement, mais sans le poids hiérarchique. Elle goûte à une nouvelle indépendance. Cette liberté est peut-être la plus belle récompense après des années passées sous les néons des grandes surfaces.

Son parcours montre que le cumul emploi-retraite n’est pas seulement une question financière. C’est une manière de rester vivant, de garder une place dans le monde du travail sans en subir toutes les contraintes. Derrière ses mots, on sent une fierté tranquille, celle d’avoir pris en main sa seconde vie professionnelle. Elle trace son chemin, avec ses propres règles, et ça change tout.

À travers son histoire, on comprend que la retraite n’est pas toujours une fin, mais parfois un départ. Et qu’avec de la volonté, même une épreuve de santé peut devenir le point de bascule vers autre chose. Marie-José le prouve chaque jour, sur les routes bretonnes qu’elle arpente, un catalogue sous le bras et le sourire en bandoulière.

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