« Je ne suis pas là pour répondre à un interrogatoire » : François Hollande s’énerve lors d’une interview sur l’efficacité du CICE

Son impatience a presque interrompu l’échange, révélant une tension palpable entre lui et la journaliste sur place.

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Face aux questions de « Complément d’enquête », François Hollande s’est agacé, prêt à écourter brutalement l’entretien.

On le connaît plutôt calme, posé, presque imperturbable face aux caméras. Rarement on l’a vu s’agacer franchement lors d’un entretien. Pourtant, une récente séquence diffusée par Complément d’enquête sur France 2 bouscule cette image. À la surprise générale, François Hollande a laissé transparaître son exaspération. Au point de menacer de quitter l’interview.

François Hollande : l’épine du CICE

L’émission se penchait sur un sujet sensible : la politique de l’offre menée durant son quinquennat. Et plus particulièrement le fameux CICE. Eh oui, ce crédit d’impôt destiné à alléger le coût du travail. Et en théorie, à encourager l’emploi. Mis en place en 2013, ce dispositif devait aider les entreprises à souffler un peu pour mieux investir et recruter. Dix ans plus tard, il continue d’alimenter les polémiques.

Face à la journaliste, François Hollande n’a pas aimé le ton accusateur qui s’installait. Selon elle, ce mécanisme très coûteux pour l’État n’avait produit qu’une centaine de milliers d’emplois. À titre de rappel, il était estimé à environ 100 milliards d’euros. Une goutte d’eau, selon elle, au regard de la facture. L’ancien président s’est crispé. « C’est déjà beaucoup… et surtout, sans le CICE, on aurait perdu bien plus d’emplois », a-t-il insisté, refusant de laisser qualifier sa réforme d’échec. Il ne s’agissait pas seulement, à ses yeux, de compter des postes créés, mais de mesurer ce qui avait été évité : un chômage encore plus massif.

Mais la journaliste revenait à la charge, citant France Stratégie, organisme rattaché à Matignon, dont les conclusions mettaient en doute l’efficacité réelle du dispositif. La tension est montée d’un cran.

Quand la coupe est pleine

Face à l’insistance, l’ancien chef de l’État a fini par lâcher : « On va s’arrêter là. » La phrase a claqué, suivie d’un geste net. François Hollande se lève, visiblement agacé, et rend à son interlocutrice le rapport qu’elle lui avait tendu quelques minutes plus tôt. « Je ne suis pas là pour répondre à un interrogatoire », lance-t-il, le ton ferme, la caméra toujours allumée.

On assiste alors à un moment rare. Un ancien président qui préfère couper court plutôt que de se laisser enfermer dans un duel stérile. Il ajoute encore : « Ça n’a pas d’intérêt pour moi très franchement. » La journaliste tente bien de le retenir, mais il ne cède pas. L’échange se fige, presque irréel, avant qu’il ne reprenne son siège pour parler d’un autre dossier, celui de Michelin. Comme si rien ne s’était passé.

Cette scène dit beaucoup de la fragilité de certains souvenirs politiques. Le CICE reste un point de discorde, même aujourd’hui. Pour les uns, un outil nécessaire, pour les autres, un cadeau fiscal aux entreprises sans résultats probants. François Hollande, lui, continue d’y voir une mesure dont il peut se revendiquer. Et quand le débat tourne à la mise en accusation, il préfère parfois claquer la porte plutôt que d’encaisser encore.

Une image nuancée

Au fond, cette séquence illustre ce qui rend l’homme politique à la fois prévisible et surprenant. On le connaît pour son humour, sa capacité à esquiver les attaques, son flegme en interview. Mais le voir réagir ainsi, avec une irritation assumée, rappelle que derrière l’ancien président se cache aussi l’homme, attaché à ses choix, lassé de devoir les justifier encore et encore.

La scène a fait le tour des réseaux sociaux. Certains y ont vu un aveu de faiblesse. D’autres ont un réflexe humain face à une journaliste jugée trop insistante. Quoi qu’il en soit, cet instant restera comme un moment télévisé marquant, un morceau de vérité en direct. François Hollande ne cherche plus à séduire les électeurs. Il défend un héritage, avec ses forces et ses zones d’ombre. Et parfois, ce combat le fait sortir de sa réserve.

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