Cet été, Amir s’est retrouvé malgré lui au centre d’une tempête, entre musique, polémique et appels au boycott de ses concerts.
Tout est parti d’un choc. Quelques notifications sur un téléphone, et la vie d’Amir a pris un virage brutal. Son nom s’est retrouvé au centre d’un tourbillon médiatique, sous les projecteurs pour une raison qui n’avait rien à voir avec sa musique. L’été 2025 est censé être celui de la scène et des festivals. Malheureusement, elle s’est transformée en épreuve émotionnelle pour le chanteur. Derrière les sourires affichés en public, il a fallu digérer les appels au boycott, les critiques, les messages parfois violents.
Amir face aux appels au boycott de ses concerts
L’affaire est née dans un climat mondial déjà explosif. La guerre à Gaza a fracturé les opinions, et même le monde de l’art n’y a pas échappé. Acteurs, réalisateurs, musiciens : près de 1 500 personnalités ont signé des pétitions pour dénoncer les violences. Et cette vague a fini par atteindre Amir. Sa biographie est revenue sur la table : une enfance à Sarcelles. Puis l’Alya en Israël avec sa famille. Son service militaire dans les renseignements. Ou encore, ses débuts sur la scène israélienne dans l’émission Kokhav Nolad. Rien de tout cela n’était secret. Mais en juillet dernier, c’est devenu un motif de rejet pour certains.
Les Francofolies de Spa ont été le théâtre de ce débat. Des artistes se sont opposés à sa présence, appelant à annuler son concert. Pas un mot sur ses chansons, pas un mot sur son travail d’artiste : c’est son histoire personnelle qui était jugée. Lui, il n’a pas voulu céder. Il a choisi le silence d’abord, le temps d’encaisser. « Ça m’atteint, mais je fais le choix de ne pas réagir ou donner du crédit à ces personnes », a expliqué le chanteur.
Ce qu’il vit, il le raconte aujourd’hui avec des mots qui pèsent lourd. Il parle d’un « acte lâche, insensé », d’une attaque contre le « pluralisme, la définition même de l’art pour moi ». Pour Amir, ce boycott de ses concerts résonne avec des souvenirs douloureux de l’Histoire. Elles rappellent ces moments où des artistes étaient exclus pour ce qu’ils étaient plutôt que pour ce qu’ils faisaient.
Quand l’homme dépasse l’artiste
Si Amir en parle aujourd’hui du boycott de ses concerts, c’est parce que la polémique a dépassé sa carrière. Elle a envahi son quotidien de père. Trois enfants à protéger, dont un tout juste en CP et un autre en petite section. Des menaces et insultes qui pleuvent sur les réseaux, des réactions politiques et artistiques qui s’enchaînent. Il raconte avoir dû inventer une histoire pour ses enfants, leur expliquer que « des gens n’aiment pas trop comment papa chante », pour les préserver de la violence du débat. On sent la fatigue dans ses mots, mais aussi une détermination intacte. Pas question de renoncer aux concerts, pas question de se taire.
Dans cette épreuve, l’homme derrière l’artiste se dévoile. Sa voix tremble parfois, mais son regard reste fixé sur l’avenir. Ce qu’il traverse, il le transforme en un plaidoyer pour la liberté de création. Cette affaire de boycott de ses concerts pourrait marquer un tournant dans la carrière d’Amir. Et non pas pour ses chansons, mais pour le courage qu’il choisit d’incarner. Et peut-être qu’au-delà de la polémique, son public le verra autrement : plus qu’un chanteur de variété, un homme qui refuse de laisser les fractures du monde voler sa musique.