Il y a 2 huiles d’olive à ne surtout pas acheter au supermarché selon 60 Millions de consommateurs

Quand une étiquette enjolive la réalité, les seuils, les goûts et les chiffres révèlent soudain l’envers du panier.

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Plébiscitée pour ses vertus, certaines huiles d’olive contaminées sont à éviter absolument. Un classement révèle les failles inquiétantes.

Elle trône sur toutes les tables, symbole du régime méditerranéen et du bien-être. On la verse sur une salade, on l’ajoute à un poisson grillé, on l’utilise sans trop se poser de questions. L’huile d’olive, on lui prête presque des vertus magiques. Pourtant, le dernier classement de 60 Millions de consommateurs vient rappeler qu’il existe bel et bien des huiles d’olive à éviter.

Deux marques pointées du doigt

L’étude a passé en revue 22 références d’huiles vierge extra, bio et conventionnelles, achetées dans les rayons habituels des supermarchés. Résultat : toutes présentent des traces indésirables. Certaines dépassent même le seuil du tolérable, cumulant polluants et défauts de goût. Parmi elles, deux marques se distinguent tristement.

  • Carapelli Bio arrive en queue de peloton. Les experts ont détecté des niveaux alarmants de plastifiants, dont le DEHP, un phtalate reconnu pour ses effets toxiques sur la reproduction. L’analyse révèle aussi la présence d’hydrocarbures MOSH et MOAH. Ces derniers sont classés cancérogènes potentiels. Comme si cela ne suffisait pas, l’huile présente des signes d’oxydation avancée et une saveur jugée limite, loin de l’image noble associée au label « vierge extra ».
  • Terra Delyssa, issue de Tunisie, n’échappe pas aux critiques. Elle affiche 3,5 mg/kg de plastifiants, des acides gras saturés bien trop élevés (jusqu’à 20 %), et un goût jugé « moisi » par le panel sensoriel. Des caractéristiques qui déclassent totalement ce produit de l’appellation censée garantir l’excellence.

Ces résultats montrent que derrière une bouteille joliment étiquetée se cachent parfois des huiles d’olive contaminées qui n’ont rien à voir avec la pureté vantée par le marketing.

Huiles d’olive : des contaminants qui persistent

Le constat dépasse le cas de ces deux marques. Le magazine souligne que toutes les références contiennent au moins une substance problématique : plastifiants, hydrocarbures saturés (MOSH) ou aromatiques (MOAH). Ces composés ne sont pas toujours introduits volontairement. Ils migrent depuis les emballages, les machines de production ou les chaînes d’extraction. Mais leur présence, même à faibles doses, interroge.

Un exemple frappant : l’huile Eco+ dépasse largement les recommandations européennes pour les MOAH, avec 10 mg/kg détectés. C’est cinq fois la limite de 2 mg/kg fixée comme seuil acceptable. Les experts parlent d’une situation préoccupante, car ces hydrocarbures sont tenaces et difficiles à éliminer une fois présents dans l’huile.

On pourrait croire que les bouteilles premium, parfois affichées à 60 € le litre, échappent à ce problème. Pourtant, même certaines gammes réputées montrent des défauts. Le goût rance a été identifié dans des marques comme Émile Noël, Cauvin et Tramier. Un goût moisi-humide a été retrouvé chez Lesieur, Eco+ et Terra Delyssa. Chez Primadonna, les testeurs parlent de « goût chômé », une fermentation mal maîtrisée des olives avant leur trituration.

Ces défauts sensoriels rappellent que le prix ne fait pas toujours la qualité. Certaines huiles d’olive à éviter se cachent autant dans les gammes discount que dans les rayons haut de gamme.

Comment choisir une huile plus sûre ?

Le consommateur n’a pas toujours les moyens de vérifier la composition exacte de ce qu’il achète. Pourtant, quelques repères aident à faire de meilleurs choix. Le rapport conseille de privilégier les productions locales, plus faciles à tracer. Il vaut mieux éviter les premiers prix qui affichent souvent les pires performances. Et quand on a un doute, les tests indépendants comme celui de 60 Millions de consommateurs restent une référence précieuse.

En attendant, certains réflexes méritent d’être adoptés :

  • Lire attentivement les étiquettes, même si elles ne disent pas tout.
  • Varier les marques, pour limiter l’exposition répétée à une même source de contaminants.
  • Choisir des contenants opaques, le verre sombre protégeant mieux l’huile de l’oxydation.
  • Consommer rapidement une bouteille ouverte, car le temps altère la qualité.

L’enquête rappelle surtout une chose : la réputation ne suffit pas. La confiance qu’on accorde à un produit doit se baser sur des analyses, pas sur une image. Des huiles d’olive contaminées continuent de circuler, même sous des étiquettes flatteuses. Et derrière le goût, il y a un enjeu de santé publique, car ces substances ne sont pas anodines.

Huiles d’olive : les gestes à adopter pour éviter ces références

Il serait tentant de dire que l’exception confirme la règle. Que la majorité des huiles sont bonnes, et que seules quelques bouteilles font figure de mauvaises élèves. Mais les chiffres racontent autre chose : toutes contiennent des contaminants, à des degrés variables. Ce n’est plus une exception, c’est un état général.

Le magazine ne cherche pas à diaboliser l’huile d’olive. Il rappelle au contraire son rôle bénéfique dans l’alimentation, à condition d’être choisi avec soin. Mais il invite à la vigilance, car la filière n’est pas aussi transparente qu’on l’imagine. Dans ce marché mondialisé, des huiles d’olive à éviter cohabitent avec des trésors gustatifs, et seul un œil averti peut faire la différence.

Cette enquête de 60 Millions de consommateurs agit comme une piqûre de rappel. Derrière une habitude culinaire quotidienne, il y a une industrie complexe, avec ses failles et ses ombres. Les consommateurs, eux, ont le pouvoir de peser. Comment ? En exigeant plus de transparence et en choisissant mieux. Car l’huile d’olive, quand elle est authentique, mérite de garder sa place de reine de la cuisine méditerranéenne.

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