Ce mercredi 17 septembre, François Morel a ému les spectateurs de La Grande Librairie par un hommage bouleversant à sa femme.
Il y a des moments de télévision qui ne s’oublient pas. Des instants où le silence dit autant que les mots. Le 17 septembre, les téléspectateurs ont découvert un hommage de François Morel d’une sincérité bouleversante, offert à son épouse disparue. Une déclaration intime, fragile et lumineuse, partagée en direct, qui a laissé tout le monde sans voix.
Quand l’intime surgit sur un plateau télé
Sur le plateau de La Grande Librairie sur France 5, le comédien a choisi de transformer son passage en un rendez-vous avec l’absence. Son épouse, Christine Patry-Morel, est morte en février 2025, et il continue de lui parler. Il pense à elle « tout le temps », confie-t-il, avant de lire un texte inédit. Ce n’était pas une performance, mais une conversation interrompue qu’il prolonge devant les caméras.
Le texte débute par un souvenir, celui d’une soirée où Christine voulait assister à une représentation, simplement parce qu’elle savait que François Cheng serait présent. Dans ses mots, on retrouve sa tendresse, son admiration pour les artistes, cette manière délicate de s’émerveiller. Morel raconte aussi la maladresse charmante d’un compliment adressé à Peter Brook : « J’aime beaucoup ce que vous faites. » Rien de plus. Rien de moins. Et il ajoute, presque en sourire : « Pas si bête, après tout, de dire aux gens qu’on aime ce qu’ils font. Pas bête du tout de dire aux gens qu’on aime qu’on les aime.
Cet hommage de François Morel à son épouse n’a rien d’un discours officiel. C’est une lettre ouverte, une confidence murmurée avec pudeur et retenue. Il ne cherche pas à impressionner. Il raconte la vie, ses petites maladresses, ses grandes émotions, ce fil invisible qui continue de relier les vivants et les morts.
Une déclaration universelle derrière les mots personnels
Christine Patry-Morel avait 67 ans lorsqu’elle s’est éteinte. Artiste passionnée de gravures, elle laisse derrière elle son fils Valentin. Lui aussi entre dans le récit, par le détail d’un geste simple : deux plantes achetées pour ses fenêtres. François Morel lui raconte ces petites nouvelles du quotidien, comme si elle pouvait encore les entendre. C’est peut-être ça, la force de ce moment : convoquer l’absence pour la transformer en présence.
Le comédien rappelle aussi une phrase entendue de son ami Olivier Saladin : « On va au théâtre pour voir des gens qui s’entendent bien. » Il acquiesce, puis développe. On y va pour se consoler, pour pleurer, pour se sentir vivant. Et puis, plus doucement, il ajoute : « On y va aussi pour convoquer les absents et réveiller les morts. » Une formule qui résonne bien au-delà du plateau. Elle touche chaque spectateur dans sa propre mémoire, ses propres deuils, ses propres manques.
Cet hommage de François Morel ne se contente pas de parler de Christine. Il parle de nous tous, de cette façon qu’ont les souvenirs de hanter et de réconforter à la fois. Les yeux embués, la voix qui vacille, il conclut simplement : « Je voulais te donner des nouvelles et dire que je pensais à toi ». Rien de plus. Les lumières s’éteignent. Les titres s’affichent. Augustin Trapenard, visiblement touché, ne trouve qu’une phrase : « Merci infiniment pour ce texte très émouvant. » Et ce merci devient celui de tout un public.
Le théâtre comme lieu de mémoire vivante
Avec ce texte, François Morel rappelle que le théâtre n’est pas qu’un divertissement. C’est un espace où la vie et la mort se côtoient, où les émotions circulent sans filtre. La Grande Librairie a offert ce soir-là plus qu’une émission littéraire sur France 5. Une scène où la fragilité humaine devenait poésie.
Cet instant télévisé restera comme un moment rare. Pas seulement parce qu’il mettait en lumière la douleur d’un homme, mais parce qu’il la transformait en quelque chose de partagé. L’amour, la perte, la mémoire : des thèmes universels que chacun a entendus résonner différemment, selon son propre vécu.
En laissant jaillir l’intime devant les caméras, cet hommage de François Morel à sa femme a prouvé qu’il existe une beauté dans les aveux les plus simples. Et c’est précisément cette simplicité qui a ému. Pas de grandiloquence, pas de mise en scène. Juste un homme, ses mots, ses silences. Et cette évidence : dire qu’on aime, dire qu’on se souvient n’est jamais une faiblesse.