Coup fatal pour les épargnants, Sébastien Lecornu veut taxer l’assurance-vie et les livrets des Français

Sébastien Lecornu ira-t-il vraiment jusqu’à remettre à contribution assurances-vie et livrets d’épargne ?

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À peine arrivé à Matignon, il a donné la couleur : la rigueur ne sera pas un slogan, et la fiscalité de l’épargne est clairement dans sa ligne de mire. Assurance-vie, livrets réglementés, placements financiers, rien ne semble échapper à ce vaste chantier. Et derrière les annonces techniques, c’est la promesse d’une ponction supplémentaire qui inquiète déjà autant les retraités que les classes moyennes.

Fiscalité de l’épargne : un terrain explosif

Le projet en cours prévoit une hausse du PFU. Eh oui, le fameux Prélèvement Forfaitaire Unique fixé à 30 % depuis 2018. Cette taxe s’applique aux revenus du capital. Elle pourrait grimper de plusieurs points dans les prochains mois. L’objectif affiché est simple : trouver de nouvelles recettes pour alléger le déficit public sans toucher à la TVA ni à l’impôt sur le revenu.

Mais le sujet reste ultra-sensible. L’assurance-vie enregistre 1 900 milliards d’euros d’encours. Raison pour laquelle elle fait partie du patrimoine de près de 40 % des Français. Les livrets réglementés, eux, sont détenus par plus de 80 % des ménages. Autrement dit, cette fiscalité de l’épargne vise directement les économies du quotidien. Celles qui servent à préparer une retraite, financer les études d’un enfant ou tout simplement affronter l’imprévu. Derrière les chiffres, il y a des vies entières qui s’organisent autour de ces revenus complémentaires.

Une réforme qui pourrait bouleverser l’équilibre des ménages

La hausse du PFU suscite déjà des crispations. Beaucoup de retraités vivent avec des marges financières très réduites et comptent sur les intérêts de leur assurance-vie ou de leur Livret A. Diminuer ces revenus, même légèrement, revient à rogner sur leur pouvoir d’achat dans un contexte où tout coûte plus cher. On parle ici d’essence, de courses, de factures de chauffage. Chaque euro perdu se traduit par un choix sacrifié.

En parallèle, le gouvernement veut aussi renforcer les taxes sur les billets d’avion, au nom de la transition écologique. L’intention est louable : limiter les trajets à forte empreinte carbone. Mais dans les faits, les tarifs des vols vont augmenter, compliquant les déplacements pour les familles comme pour les professionnels. Une mesure qui risque de créer autant de mécontentement que d’adhésion.

Les experts financiers redoutent aussi un autre effet pervers : une fuite de capitaux vers des pays plus cléments comme le Luxembourg ou la Belgique. Si la fiscalité de l’épargne devient trop lourde, certains ménages fortunés ou simplement prudents déplaceront leurs économies ailleurs. Ce scénario, déjà observé par le passé, pourrait fragiliser encore davantage la base fiscale française.

Vers une réorganisation profonde du patrimoine des Français

Face à cette hausse du PFU, de nombreux épargnants s’interrogent. L’assurance-vie, autrefois placement roi, reste-t-elle vraiment attractive ? Les livrets, malgré leur sécurité, supporteront-ils longtemps une fiscalité alourdie ? La tentation grandit de se tourner vers d’autres solutions : l’or, les métaux précieux, voire l’immobilier physique, des actifs réputés résistants aux secousses fiscales.

La fiscalité de l’épargne devient ainsi une boussole incontournable pour orienter les choix patrimoniaux. Là où certains voyaient un coussin de sécurité, beaucoup redoutent désormais un guichet de prélèvement permanent. Dans les cabinets de conseil en gestion, on observe déjà un regain d’intérêt pour les placements tangibles, perçus comme hors d’atteinte des réformes successives.

Le message envoyé par Sébastien Lecornu est limpide : l’effort budgétaire sera collectif, mais les épargnants paieront leur part. Pour beaucoup de familles, c’est une alerte sérieuse qui impose de revoir leurs stratégies. Non plus seulement chercher le rendement, mais aussi anticiper la capacité de leurs placements à résister aux aléas fiscaux. Un basculement discret, mais qui pourrait transformer en profondeur la manière dont les Français envisagent leur avenir financier.

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