La fermeture soudaine des magasins Intermarché laisse les employés désemparés. De leur côté, les clients sont surpris.
Un matin comme les autres… Les clients s’attendaient à retrouver leurs rayons habituels. À la place, ils ont découvert une annonce glaçante : la fermeture d’Intermarché de Montayral. Ni les habitués ni les salariés n’avaient vu venir cette issue définitive. Le tribunal a tranché, et en quelques jours seulement, les portes de ce supermarché devaient se refermer pour toujours. Une page se tourne dans la grande distribution locale, et elle laisse un goût amer.
Le verdict sans appel
Ce n’est pas une première dans le secteur. Mais l’effet reste saisissant. La fermeture d’Intermarché s’ajoute à une liste déjà longue de grandes enseignes contraintes de baisser le rideau. Le magasin avait pourtant derrière lui une histoire de plus de 40 ans. À titre de rappel, il a été ouvert en 1984. Depuis, il est solidement implanté dans le Lot-et-Garonne. Mais depuis plusieurs mois, le dossier était fragile. Mis sous procédure de sauvegarde, il avait fini entre les mains du tribunal de commerce. Le verdict est tombé comme un couperet : liquidation judiciaire.
Trois jours, pas plus, pour plier bagage et dire adieu à une aventure qui n’aura jamais retrouvé sa stabilité. Derrière les chiffres et les décisions juridiques, il y a surtout des visages. Un salarié a résumé l’émotion générale : « Que ça ferme aussi vite, c’est du jamais vu ». Le directeur, Romain Sort, a lui aussi confié sa douleur, rappelant qu’« il y a de l’humain derrière ». Dans un monde de chiffres et de bilans, cette phrase résonne comme un rappel essentiel.
Dix ans de lutte avant l’inévitable
L’histoire récente du magasin raconte une longue bataille contre l’échec annoncé. Depuis plus de dix ans, la rentabilité ne suivait pas. Romain Sort, figure locale du rugby, avait repris la direction en 2019 et multiplié les efforts pour redresser la barre. Il avait investi, rassemblé une équipe soudée, encouragé ses employés à tenir malgré les coups durs. Mais rien n’a suffi. La hausse vertigineuse des prix de l’énergie, combinée à la baisse du pouvoir d’achat dans une région déjà fragile, a achevé les derniers espoirs.
À cela s’ajoute la concurrence féroce. Le Leclerc voisin a toujours pesé lourd dans la balance, mais le coup le plus dur est venu de près : un ancien Casino à Fumel, transformé en Intermarché flambant neuf, à seulement deux kilomètres. Un paradoxe cruel pour le magasin de Montayral, concurrencé par sa propre enseigne sœur. Dans les colonnes de La Dépêche, le directeur a admis que ces éléments ont lourdement pesé dans la décision du tribunal.
Intermarché : une fermeture qui dépasse les chiffres
Cette fermeture d’Intermarché ne se résume pas à une affaire de comptes déséquilibrés. Elle bouleverse la vie quotidienne des clients qui perdent un point de repère pratique. Cette décision fragilise des salariés qui, en quelques jours, ont vu disparaître leur emploi et une part de leur routine. Elle interroge enfin sur le modèle économique de la grande distribution, soumis à des pressions toujours plus fortes.
Les rideaux tirés de Montayral ne marquent pas seulement la fin d’un commerce. Ils racontent aussi l’histoire d’une équipe qui s’est battue, d’un dirigeant qui y croyait encore, et d’un territoire qui perd un de ses symboles. Derrière les chiffres froids, il reste des vies chamboulées, des habitudes brisées et un vide difficile à combler.