Revenue du Brésil, Constance Mettetal, 28 ans, savoure à Morteau son double sacre mondial de parapente individuel.
Il y a des jours où tout change, où un rêve devient réalité et laisse une marque indélébile. Pour Constance Mettetal, ce moment est arrivé un lundi de septembre, quand l’avion la ramenait du Brésil vers la France. À 28 ans, cette jeune femme originaire de Morteau rentrait dans son pays avec un titre qui dépasse l’imagination. Depuis Castelo, elle revenait sacrée championne du monde de parapente, à la fois en individuel et en équipe. Les pieds sur terre, oui, mais la tête toujours dans le ciel.
Constance Mettetal : un palmarès hors du commun
Il suffit de l’écouter pour mesurer l’intensité de ce qu’elle vit. Par SMS, ses mots ressemblent à ceux d’une amie, mais derrière chaque phrase se devine une joie immense. Elle raconte la pression, la difficulté, le niveau incroyable des concurrents, puis ce moment de grâce où la victoire devient certaine. Ses exclamations trahissent l’adrénaline encore présente : « C’était quelque chose que j’espérais depuis longtemps. Ce n’était pas gagné d’avance… et finalement ! »
À seulement 28 ans, Constance Mettetal a déjà coché toutes les cases d’un palmarès que beaucoup n’atteindront jamais. Championne d’Europe, championne de France, victorieuse de la Coupe du monde, titrée chez les juniors, et désormais championne du monde de parapente en double et en solo. « J’ai tous les titres possibles ! C’est inimaginable », souffle-t-elle encore, incrédule. Elle était la seule représentante féminine française au Brésil, une responsabilité lourde à porter. Elle n’a pas flanché. « Ces deux semaines ont été intenses. J’avais la pression, mais c’était déjà un privilège d’être là. Je plane encore. »
Son énergie impressionne. On la sent poussée par une volonté constante d’aller plus loin, comme si chaque victoire ne faisait qu’alimenter la suivante. Derrière ses mots, on perçoit une détermination brute, tempérée par un humour léger qui la rend immédiatement accessible. Elle a gagné, mais surtout, elle s’est prouvé à elle-même qu’elle pouvait tout conquérir.
Une championne humble et engagée
Aujourd’hui, Constance Mettetal est numéro un mondial chez les femmes. Et pourtant, sa soif de progression reste intacte. Son regard se tourne déjà vers le classement général, où elle occupe la 68ᵉ place. « Je veux grimper, gagner encore en expérience, et rester dans l’équipe de France tant que je le peux. » Derrière l’ambition, il y a la rigueur : huit manches au Brésil, un parcours différent chaque jour, une lutte permanente contre le chrono et les éléments.
Originaire du Doubs, elle a posé ses valises à Annecy il y a cinq ans. Là, entre lacs et montagnes, elle partage son quotidien entre son métier de professeure des écoles et sa passion pour le vol libre. Elle enseigne, elle entraîne, elle s’implique auprès de l’école locale. Un équilibre surprenant, mais profondément humain, qui montre qu’on peut conjuguer discipline et simplicité. Elle incarne cette idée qu’il est possible de rêver haut sans perdre le contact avec la réalité.
Pour elle, la vue n’est pas seulement un sens, c’est une obsession. Le ciel, les reliefs, la brume, tout devient terrain de jeu et de maîtrise. Elle en parle avec émotion, comme si chaque vol était une rencontre avec soi-même. Et derrière les titres, il y a aussi cette inquiétude intime qu’elle confie à voix basse : la peur de perdre la vue, héritée d’une prédisposition familiale. Une fragilité qui rend encore plus précieuse chaque minute passée dans les airs.
En cette rentrée, Constance Mettetal s’installe durablement parmi les grandes figures françaises du sport aérien. Mais plus qu’un palmarès, elle incarne un état d’esprit. Celui d’une jeune femme qui sait rire d’elle-même, qui assume la pression, et qui transforme chaque contrainte en tremplin. Une championne du monde de parapente dont le parcours inspire déjà bien au-delà des montagnes.