Après plus de quarante ans d’histoire, une enseigne de jardinage mythique annonce la fermeture de ses portes, laissant un vide douloureux chez ses fidèles.
C’est une annonce qui laisse un goût amer dans le nord de la France. Après presque trente ans de présence, l’enseigne Côté Nature ferme plusieurs de ses points de vente. Une page se tourne pour des milliers de jardiniers amateurs. Ces derniers qui avaient fait de ces boutiques un lieu familier. La fermeture des magasins Côté Nature ne touche pas seulement des rayons de plantes et d’outils, elle frappe au cœur du quotidien local.
Pourquoi l’enseigne se retire de certaines villes
La décision s’explique par un faisceau de difficultés économiques que même les enseignes les plus solides peinent à encaisser. Les charges fixes explosent, les marges fondent sous la pression du low cost, et la fréquentation s’érode avec la montée de l’e-commerce. L’équilibre est devenu trop fragile.
Pendant des années, Côté Nature s’était imposée grâce à une offre large et abordable. Rayons inspirants, accueil chaleureux… on adore. Mais plusieurs paramètres ont tout chamboulé. Hausse de l’énergie, baisse du pouvoir d’achat, évolution rapide des habitudes d’achat… ont tout bouleversé. La fermeture des magasins Côté Nature n’est pas un cas isolé : d’autres secteurs vivent la même tempête. Même des banques comme la Caisse d’Épargne ferment des agences, preuve que le commerce de proximité souffre dans son ensemble.
Les raisons sont multiples :
- La demande pour les équipements extérieurs s’essouffle.
- Les charges, en particulier l’électricité, pèsent lourd.
- La concurrence à bas prix réduit fortement les marges.
- La digitalisation change la manière de consommer.
Face à ces réalités, la marque a préféré réduire sa voilure plutôt que de mettre en péril l’ensemble de son réseau.
Côté Nature : neuf villes directement touchées par les fermetures
Le couperet est tombé sur neuf communes où ces magasins faisaient partie du décor. Pour les habitants, perdre une telle enseigne, c’est voir disparaître un repère ancré dans la vie locale.
Voici la liste des villes concernées :
- Abbeville
- Santeny
- Pacy-sur-Eure
- Grigny
- Margny-lès-Compiègne
- Arras
- Béthune
- Cambrai
- Bouaye
À Abbeville, même un chiffre d’affaires stable n’a pas suffi à sauver le magasin. Les habitants se retrouvent démunis, les employés, eux, partent avec un sentiment d’injustice. Beaucoup parlent d’une fermeture brutale, presque incompréhensible. Dans d’autres villes, ces boutiques étaient de véritables carrefours sociaux, où l’on venait chercher conseils, plantes rares ou simplement de l’inspiration pour son jardin.
La fermeture de cette enseigne de jardinage entraîne aussi la suppression d’emplois locaux. Certaines familles voient s’effondrer un équilibre fragile. D’autant plus que les opportunités de reclassement se font rares. Dans plusieurs sites, les salariés ont dû participer eux-mêmes au démontage des rayons. Ce qui a ajouté de la douleur à la perte.
Un choc pour l’économie locale et les habitants
Au-delà de la perte de ces emplois, l’impact se diffuse dans tout le tissu commercial. Un magasin de jardinage attire un public large qui profite aussi aux commerces voisins. Quand il ferme, c’est toute une dynamique de quartier qui s’éteint. Les municipalités cherchent des solutions pour réutiliser les locaux, mais l’incertitude reste grande.
La fermeture des magasins Côté Nature symbolise une tendance plus large. Le commerce spécialisé, en particulier en zones rurales et périurbaines, se fragilise. L’offre se réduit. La diversité disparaît. Et les habitants doivent souvent parcourir des kilomètres pour retrouver un service équivalent.
Pour les clients fidèles, l’émotion domine. Beaucoup évoquent un sentiment de vide, la fin d’un rendez-vous régulier avec des vendeurs qui connaissaient leurs habitudes. La liquidation attire les foules, mais elle a aussi quelque chose de cruel : c’est une fête des bonnes affaires qui sonne comme un adieu.
Et après ? Le secteur du jardinage n’échappe pas aux mutations. L’e-commerce gagne encore du terrain. Les habitudes changent. Les enseignes traditionnelles cherchent à se réinventer. Mais dans l’immédiat, ce sont surtout des vies bouleversées, des salariés en quête de solutions, et des clients orphelins de leur magasin.