En 2025, les règles d’attribution de l’allocation aux adultes handicapés (AAH) évoluent une nouvelle fois. Depuis la réforme de la déconjugalisation, amorcée en octobre 2023, les droits ne sont plus calculés sur les revenus du couple mais uniquement sur ceux de la personne concernée. Un véritable tournant qui change la donne pour de nombreux bénéficiaires.
Désormais, le plafond annuel est fixé à 12 193 € pour une personne seule et à 22 069 € pour un couple. Chaque enfant à charge ajoute 6 096 € au calcul, ce qui redéfinit totalement l’accès à l’aide. L’objectif affiché : concentrer le soutien sur les personnes les plus vulnérables, sans pénaliser celles qui vivent avec un conjoint mieux rémunéré.
Avant la réforme, le revenu du foyer conjugal excluait parfois des personnes en grande difficulté. Aujourd’hui, nombre d’entre elles retrouvent de l’autonomie puisque leurs droits dépendent uniquement de leur propre situation financière. En contrepartie, les démarches restent exigeantes : salaires, pensions, allocations chômage et autres ressources doivent être déclarés avec précision, et la CAF ou la MSA ajustent les versements en fonction de ces données. Les barèmes étant révisés chaque année, un filet de sécurité est maintenu face à l’inflation.
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Des critères médicaux et sociaux qui façonnent l’accès à l’aide
L’accès à l’AAH ne se limite pas aux revenus. Le critère médical est tout aussi déterminant. Un taux d’incapacité d’au moins 80 % ouvre droit directement à l’allocation. Entre 50 et 79 %, il faut démontrer une restriction durable d’accès à l’emploi, ce qui nécessite une évaluation approfondie de la MDPH.
D’autres conditions s’ajoutent : avoir au moins 20 ans (ou 16 ans si la personne n’est plus considérée à charge), résider de manière stable et régulière en France, et pour les étrangers, justifier d’un titre de séjour valide ou d’une régularité de séjour pour les citoyens européens.
Le montant versé dépend aussi du taux d’incapacité et vient compléter de petits revenus professionnels, jusqu’à un seuil réajusté chaque année. Les personnes travaillant dans un emploi protégé peuvent ainsi conserver une partie de leur allocation. Ces règles visent à garantir que l’aide bénéficie bien aux personnes vivant en France et réellement limitées dans leur accès au travail.
Demande, suivi et ajustements permanents
La demande d’AAH commence par le dépôt d’un dossier auprès de la MDPH, incluant un descriptif médical, les revenus de l’année de référence (2023 pour les droits 2025) et la composition familiale. Après évaluation, la CAF fixe le montant et la durée d’attribution, généralement entre un et cinq ans, parfois davantage dans les cas stables.
Tout changement de situation doit être signalé sans délai : perte d’emploi, séparation ou naissance d’un enfant peuvent modifier les plafonds et donc les droits. Des simulateurs en ligne permettent d’anticiper l’impact de ces évolutions. En cas de désaccord avec une décision, plusieurs recours existent : révision, nouvelle évaluation médicale ou contentieux administratif.
La vigilance est essentielle : une omission peut entraîner un trop-perçu à rembourser. Les familles monoparentales ou nombreuses bénéficient de plafonds majorés, facilitant l’accès à l’aide mais nécessitant des déclarations régulières et précises. La revalorisation annuelle garantit une protection du pouvoir d’achat, à condition de suivre de près chaque mise à jour pour ne pas perdre un droit.