Les audiences TV 20h révèlent un gouffre : le journal de Léa Salamé s’effondre sur la chaine publique, largement distancé par Gilles Bouleau.
On a beau penser que tout peut changer avec un nouveau visage. Mais la réalité finit toujours par s’imposer. Hier soir, les audiences 20h ont encore montré une hiérarchie claire. Gilles Bouleau continue de dominer sans trembler, pendant que Léa Salamé, pourtant entourée d’invités de poids, peine à trouver son souffle. Un constat qui intrigue, surtout au vu du pari que représente ce nouveau JT pour France 2.
Léa Salamé : un départ qui n’enflamme pas les compteurs
Dès ses débuts à la présentation des 20 heures, Léa Salamé attirait l’attention. La présentatrice est attendue comme une nouvelle figure capable de bousculer les habitudes. Le lundi, un peu plus de 4 millions de téléspectateurs s’étaient installés devant France 2. Le lendemain, la courbe descendait légèrement pour atteindre 3,68 M. Et cela avant de se stabiliser le mercredi. Jeudi, une petite reprise offrait à la journaliste 3,76 millions de fidèles, preuve que l’intérêt existe, mais reste fragile.
Et pourtant, la soirée du lundi 8 septembre 2025 avait de quoi retenir les regards. Une chute politique majeure occupait la première partie du JT avec le départ précipité de François Bayrou après un vote de défiance à l’Assemblée. La suite, elle, reposait sur deux invités qui font parler : Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur en partance, et Jean-Luc Mélenchon, toujours habile à polariser l’opinion. Malgré ce casting solide, la deuxième partie du journal n’a pas décollé. À peine 3,48 millions de personnes étaient au rendez-vous.
Les chiffres le confirment : France 2 reste derrière TF1. La première partie a fédéré 20,1 % de part de marché, la deuxième 17,1 %. De l’autre côté, Gilles Bouleau enregistre 28,5 % de PDA et plus de 5,7 millions de téléspectateurs. Une avance nette, qui montre à quel point la bataille des audiences TV demeure redoutable.
Audiences 20 h : un paysage concurrentiel saturé en access et en prime
Difficile d’exister quand le petit écran déborde de programmes chaque soir. À 18 h 45, Cyril Hanouna chauffe déjà la machine avec ses « fanzouzes » dans Tout beau tout 9 sur W9. L’émission dépasse à peine les 960 000 fidèles, mais garde une base solide. Sur TMC, Yann Barthès et son équipe de Quotidien attirent 1,2 million de curieux, un public plus jeune, sensible à son ton ironique et ses séquences sur l’actualité. Anne-Élisabeth Lemoine, avec C à vous sur France 5, poursuit tranquillement sa route avec 726 000 spectateurs.
Face à cette offre multiple, le JT de 20 heures garde un rôle particulier : il reste le rendez-vous d’information central, celui où les familles se rassemblent encore. Mais même dans ce créneau historique, TF1 écrase la concurrence. Bouleau s’installe dans une routine de confiance avec le public, tandis que France 2 tente encore de trouver la bonne formule. Salamé a l’énergie, la curiosité et une vraie présence, mais la mécanique d’audience ne suit pas. La fidélité télévisuelle ne se décrète pas, elle se construit au fil du temps.
Il ne faut pas oublier que derrière chaque point d’audience se cache une habitude, presque un réflexe. À 20 heures, beaucoup appuient machinalement sur la une. Et c’est précisément ce mur-là que France 2 doit franchir pour donner une vraie chance à sa nouvelle présentatrice.
TF1 solide, France 2 en quête de souffle
Les audiences access 20h racontent une histoire simple : la domination de TF1 reste écrasante. Bouleau dépasse les 5,7 millions de téléspectateurs, quand Salamé plafonne autour de 4 millions, parfois moins. La comparaison fait mal, surtout quand l’écart frôle les deux millions de personnes. Pour France 2, c’est un défi énorme. D’autant plus que la chaîne avait mis beaucoup d’espoir dans ce changement.
Ce n’est pas qu’une question de chiffres. C’est aussi une bataille d’image. Les 20 heures sont une vitrine, un symbole de puissance pour une chaîne. Le fait que France 2 ne parvienne pas à rivaliser, même avec des invités de premier plan et des sujets brûlants, pose une vraie question : comment accrocher un public qui semble déjà ailleurs ?
On le sait, la télévision fonctionne avec des habitudes, mais aussi avec des émotions. Gilles Bouleau inspire confiance, il rassure. Salamé, elle, incarne une nouvelle dynamique, plus vive, plus tranchante parfois, mais encore fragile dans ce rôle de capitaine du JT. Peut-être que le temps fera son œuvre. Peut-être que les téléspectateurs apprendront à se projeter avec elle à 20 heures. Mais pour l’instant, les chiffres sont têtus, et les audiences TV ne pardonnent rien.