« Des comportements inappropriés » : cette piscine municipale interdit définitivement l’accès aux visiteurs de nationalité française… en raison d’actes d’incivilités

Quand les règles volent en éclats, la mairie tranche : l’accès se resserre après une série d’incivilités.

Publié le

Cette piscine municipale ferme ses portes aux visiteurs français, après une série d’incivilités qui ont franchi la limite.

L’été devait être simple, avec des après-midis au soleil et quelques plongeons rafraîchissants. À Porrentruy, l’ambiance a basculé. La municipalité a décidé de restreindre l’accès à sa piscine municipale. Une décision qui relance les tensions frontalières et fait de la piscine de Porrentruy un symbole bien malgré elle.

Une saison sous tension à la piscine de Porrentruy

Depuis début juillet, l’établissement accueille uniquement les citoyens suisses. Les détenteurs d’un permis de séjour/travail y ont aussi accès. L’annonce tombe en pleine canicule, alors que l’affluence frôle le chaos. Les autorités locales parlent d’incivilités répétées, de non-respect des règles et de plusieurs altercations. Un agent a même été menacé et agressé physiquement. C’est l’épisode de trop pour la municipalité, qui a voté cette mesure avec le syndicat intercommunal.

Cette interdiction frappe de plein fouet les habitants des communes voisines du Doubs, habitués à venir se baigner ici. Le maire affirme ainsi que 90 à 95 % des exclus sont français et que la décision vise à protéger les usagers suisses. La municipalité promet qu’il ne s’agit pas d’une sanction définitive. Si le climat redevient serein, le conseil municipal pourra lever la mesure. En attendant, les bassins restent calmes, mais la décision divise. Certains soutiennent le choix pour des raisons de sécurité, d’autres le jugent discriminatoire.

La piscine de Porrentruy attire chaque été des centaines de visiteurs venus de toute la région. L’endroit est en effet apprécié pour son cadre, ses installations modernes et sa proximité avec la frontière. C’est ce succès qui, paradoxalement, a mené à la saturation. Des groupes de jeunes s’y retrouvent, parfois en nombre, et les débordements se multiplient. La municipalité veut éviter l’escalade, même si le prix à payer est une fermeture partielle aux voisins français.

Polémique et colère face à l’interdiction aux Français

La décision a provoqué un tollé de part et d’autre de la frontière. La Jeunesse socialiste jurassienne réclame son abrogation immédiate et des excuses officielles. La Commission fédérale contre le racisme la juge problématique et préconise des sanctions individuelles plutôt qu’une exclusion collective. En France, plusieurs élus s’indignent, dénonçant une mesure qu’ils considèrent comme disproportionnée. Le conseiller régional Christian Zimmermann a adressé une lettre au maire pour protester contre ce qu’il appelle une ségrégation.

Les réactions sont partagées parmi les habitants. Certains reconnaissent qu’une minorité a gâché la tranquillité des lieux, mais regrettent que tout un groupe soit pénalisé. Cette interdiction aux Français réactive de vieilles tensions entre les deux côtés de la frontière. Les infrastructures suisses, souvent perçues comme mieux entretenues et plus sûres, attirent les voisins français en quête de qualité. Chaque été, la question de la cohabitation revient ainsi sur la table.

Pour le moment, la mairie reste ferme. La mesure court jusqu’au 31 août, date à laquelle elle sera réévaluée. L’objectif affiché reste de garantir la sécurité des usagers et d’offrir un climat paisible dans l’établissement. Cette histoire autour de la piscine de Porrentruy montre combien les lieux publics peuvent devenir des points de tension lorsqu’ils sont surfréquentés. Entre nécessité de protéger un espace et risque de stigmatisation, l’équilibre n’est jamais simple à trouver.

Faites passer le mot : partagez cet article avec vos proches.