Votre chien raffolerait sûrement du fromage, mais certains morceaux peuvent cacher des dangers sérieux pour sa santé.
Regard suppliant, odeur qui s’échappe du frigo… et tout maître de chien se retrouve tenté. Partager un morceau de fromage avec son compagnon à quatre pattes paraît souvent anodin, presque affectueux. Pourtant, derrière ce petit geste, se cache une vraie question : est-ce vraiment bon pour lui ? La vérité se situe quelque part entre plaisir occasionnel et risque bien réel. Car donner du fromage au chien n’est pas une habitude sans conséquences.
Peut-on vraiment donner du fromage au chien sans danger ?
Un camembert bien fait, un bout d’emmental ou un morceau de chèvre frais… ces saveurs nous enchantent, et nos chiens en raffolent. Difficile de leur résister quand ils fixent la main qui tient la friandise. D’autant que le fromage apporte des nutriments utiles : calcium, protéines, zinc, vitamines A et B. En petite dose, il peut devenir un outil pratique, surtout quand il s’agit de cacher un comprimé qu’ils refusent d’avaler. Dans ce cas, donner du fromage au chien aide parfois à soigner, tout en flattant son palais.
Mais il faut garder à l’esprit que ce plaisir n’est pas sans contrepartie. La plupart des chiens digèrent mal le lactose. Et certains développent même des troubles digestifs immédiats. À l’exemple de ballonnements, diarrhées, vomissements. Leur organisme n’est pas conçu pour tolérer les produits laitiers en excès. Chez d’autres, le problème se situe ailleurs : trop de matières grasses, et c’est le surpoids qui s’installe, avec son cortège de soucis articulaires ou cardiaques. Dans les cas graves, le risque de pancréatite plane, douloureux et dangereux. Autant dire qu’il ne faut pas céder trop souvent à la tentation.
Quand donner du fromage au chien devient une mauvaise idée
Il existe des situations où ce petit plaisir devient franchement déconseillé. Les chiens sensibles au lactose, par exemple, réagissent parfois dès la première bouchée. Leur système digestif, dépourvu d’enzymes nécessaires, se rebelle aussitôt. L’intolérance se traduit par des troubles visibles qui inquiètent et fatiguent l’animal.
La richesse en sel pose aussi problème. Un excès favorise l’hypertension, les troubles rénaux et aggrave des pathologies existantes. Les chiens souffrant de cœur fragile ou de reins affaiblis devraient être écartés totalement de cette gourmandise. Quant aux fromages bleus comme le roquefort ou ceux enrichis en ail, oignon ou herbes, ils doivent rester interdits. Ces ajouts plaisent à nos papilles, mais deviennent toxiques pour elles.
Reste la question des graisses. Trop de lipides favorisent l’obésité et multiplient les risques de diabète ou de difficultés respiratoires. Les races déjà prédisposées aux troubles digestifs, comme le Cavalier King Charles ou le Cocker, s’exposent encore davantage. Ici, donner du fromage au chien se transforme en piège, même avec de petites quantités répétées.
Quels fromages choisir et à quelle fréquence ?
Tous les fromages ne se valent pas. Certains restent plus digestes, comme le fromage blanc, la mozzarella ou le chèvre frais. Leur faible teneur en lactose et en sel les rend moins risqués. Ils conviennent en récompense exceptionnelle, sans dépasser une portion minuscule. D’autres, comme l’emmental ou le gouda, sont acceptables chez les chiens qui supportent bien les produits laitiers. Mais attention, c’est à réserver pour les grandes occasions.
Les vétérinaires rappellent une règle simple : aucune friandise ne doit dépasser 10 % des apports caloriques quotidiens. Y compris le fromage. Le reste doit provenir d’une alimentation équilibrée. Le fromage doit rester une surprise, pas une habitude. Une alternative existe : des friandises spécifiques pour chiens, conçues pour être gourmandes, mais sans excès de lactose, de gras ou de sel. Certains maîtres choisissent même le fromage de yak ou des bâtonnets protéinés adaptés.
Finalement, donner du fromage au chien peut être une manière de partager un petit moment de complicité. Mais ce plaisir n’a de sens que s’il reste rare, choisi avec soin, et respectueux de la santé de l’animal. Un petit morceau, de temps en temps, suffit largement à faire briller ses yeux sans menacer son bien-être.