Avec deux shows quotidiens et six heures en direct : Cyril Hanouna s’impose désormais comme la nouvelle icône de M6.
Il y a des arrivées télévisées qui ressemblent à des séismes. L’énergie déborde, les regards se braquent, les attentes explosent. Les rumeurs bruissent depuis des mois, mais cette fois l’affaire est officielle. Cyril Hanouna débarque chez M6 avec six heures d’antenne par jour et une promesse : divertir sans déraper.
Cyril Hanouna change de terrain, M6 fixe les règles
Le groupe a frappé un grand coup, et tout le monde le sait. Recruter Cyril Hanouna, c’est attirer son public fidèle et espérer en conquérir d’autres. Mais c’est aussi accepter sa réputation sulfureuse, héritée de ses années à C8 et des amendes colossales de 7,6 millions d’euros qui ont marqué la chaîne. M6 joue gros : séduire sans se brûler.
Depuis cinq mois, l’animateur star a respecté une diète télévisuelle imposée. Une pause volontaire, presque une cure de désintoxication médiatique, pour revenir sous une image plus douce. Les téléspectateurs découvriront une version soi-disant « neuve » : l’humour, la légèreté, le côté potache, mais plus de terrain politique. Le message est clair, répété à chaque étage du groupe : de la fantaisie, pas de polémiques.
Le dispositif est ambitieux. W9 lance « Tout beau tout n9uf » en access, pendant que Fun Radio propose « Tout beau tout fun » l’après-midi. Studios voisins, équipes croisées, un rythme pensé comme une mécanique bien huilée. M6 veut du spectacle, mais balisé. Pas question de rejouer les excès du passé.
Une grille calibrée autour de Baba
Deux rendez-vous quotidiens, six heures cumulées, c’est une présence massive. Les téléspectateurs retrouvent des visages connus, comme Valérie Benaïm, aux côtés de nouvelles têtes sélectionnées après des dizaines de castings. La promesse ? Un mélange de débats légers, de happenings, de chroniqueurs réactifs et même une touche 3.0 avec un « chroniqueur ChatGPT ». Tout est pensé pour surprendre sans choquer.
La direction de M6 ne cache pas ses précautions avec Cyril Hanouna. Diffusion parfois en léger différé, consignes fermes, rappel permanent : pas d’invités politiques. L’animateur accepte ces conditions. Il veut montrer un visage plus rassembleur, fédérer autour du rire et de la proximité. Le public visé est large, familial, avec une priorité sur les jeunes adultes, cible chérie des annonceurs.
Sur C8, il réunissait deux millions de fidèles chaque soir. Même après la perte de fréquence TNT, les diffusions sur box et YouTube continuaient de dépasser le million. Ce socle existe encore. La question est simple : réussira-t-il à basculer avec lui vers M6 ? L’équation repose sur un équilibre délicat : garder l’énergie brute de Cyril Hanouna, mais dans un cadre plus maîtrisé.
Une stratégie qui repose sur la confiance
Le pari est risqué, mais séduisant. M6 mise sur une double présence radio-télé pour multiplier l’exposition et attirer les annonceurs. L’animateur apporte son flux, son sens du rythme, sa capacité à créer des séquences virales. Le groupe, lui, impose son cadre, son savoir-faire et sa prudence.
Tout repose sur cette alliance fragile : laisser Cyril Hanouna faire ce qu’il sait faire de mieux, sans franchir les limites qui l’ont déjà plombé ailleurs. Si la promesse d’un ton bon enfant tient, la greffe peut prendre. Les happenings surprendront, les chroniqueurs installeront une connivence, et les audiences suivront.
M6 espère un signal fort : montrer qu’il est possible de réinventer l’énergie explosive d’un animateur controversé, sans sacrifier la sécurité de l’antenne. Si l’équilibre tient, la chaîne pourrait signer l’un des plus beaux coups médiatiques de ces dernières années. Et prouver qu’un trublion peut, lui aussi, trouver sa place dans un costume plus cadré.