Et si on prenait un peu de hauteur pour découvrir enfin où se niche le point culminant de Seine-et-Marne ?
La Seine-et-Marne vous parait sans relief, étendue de plaines et de champs à perte de vue ? L’image est trompeuse. Derrière ses routes droites et ses villages au calme presque immobiles, le département cache des hauteurs discrètes. Pas des montagnes à couper le souffle, mais assez pour surprendre les curieux. Et parmi elles, un lieu attire toutes les attentions : le point culminant du département.
Où grimper pour toucher le ciel en Seine-et-Marne ?
Direction Verdelot, à l’est du département. Là se dresse la Butte Saint-Georges, un sommet modeste, mais fier. Avec ses 216 mètres, elle incarne le véritable point culminant de Seine-et-Marne. L’endroit ne rivalise pas avec les Alpes, mais offre une respiration inattendue. Monter ici, c’est redécouvrir un paysage que l’on croyait plat, et se laisser surprendre par une vue dégagée sur la campagne francilienne.
Cette butte a même sa place dans le classement régional. Elle arrive en troisième plus haut sommet d’Île-de-France, derrière les buttes de Rosne dans le Val-d’Oise et la colline d’Élancourt dans les Yvelines. Sauf que cette dernière n’a rien de naturel : un amas de gravats transformé en colline artificielle. Ce détail change tout. Car la Butte Saint-Georges, elle, s’impose comme le plus haut relief naturel d’Île-de-France. C’est ce caractère authentique qui fait son charme, loin des aménagements forcés.
Pour les géomètres, ce sommet est une légende. Le 17 septembre 2025, un groupe d’experts a ressorti ses instruments, drones et GPS à l’appui, pour confirmer l’altitude exacte. Un travail minutieux qui rappelle que même les paysages discrets méritent qu’on les mesure, qu’on les protège, qu’on les valorise.
Des hauteurs insoupçonnées aux quatre coins du département
Si l’est garde la vedette, d’autres coins du territoire réservent des surprises. Dans le nord, la forêt de Montgé-en-Goële grimpe jusqu’à 205 mètres. Là, les promeneurs croisent une silhouette inattendue : la Tour du télégraphe. Construite en 1889 par l’armée, elle servit de poste d’observation pendant la Première Guerre mondiale. Aujourd’hui encore, elle impressionne, plantée sur son promontoire. Le passé militaire rejoint le paysage naturel, comme si les deux avaient scellé une alliance.
Un peu plus loin, le bois de Penchard dévoile la butte de Montassis, qui culmine à 163 mètres. Rien de spectaculaire, mais suffisant pour marquer le pas et lever les yeux. Les habitants, eux, parlent souvent d’un autre relief : le bois Le Comte. Avec ses 140 mètres, il est surnommé « la Montagne ». Le mot amuse, mais traduit une vérité : chaque région a ses sommets, aussi modestes soient-ils. Hélas, ce bois reste fermé au public, le sol fragile risquant de s’effondrer par endroits.
Et pour ceux qui préfèrent les creux aux bosses, cap sur Seine-Port. Ici, l’altimètre descend à 35 mètres seulement. Un contraste saisissant, presque ironique, quand on pense au point culminant de Seine-et-Marne. Le département joue avec ses reliefs, oscillant entre vallées basses et collines confidentielles, offrant une géographie plus nuancée qu’il n’y paraît.
Le sommet qui raconte plus qu’une altitude
La Butte Saint-Georges n’est pas seulement un chiffre sur une carte. Elle porte en elle une histoire, une fierté discrète, presque intime. Dans un monde où tout va vite, où l’on cherche sans cesse plus haut, plus loin, ce sommet rappelle que la beauté se niche parfois à 216 mètres seulement. Pas besoin de chaînes de montagnes pour sentir l’horizon s’élargir.
Le point culminant de Seine-et-Marne invite à ralentir, à poser un regard différent sur un département souvent réduit à ses plaines. Il montre que même les reliefs modestes ont un rôle, qu’ils façonnent la mémoire, les paysages et l’identité d’un territoire. Peut-être est-ce ça, au fond, la vraie grandeur.