Stéphane Bern quitte Paris pour le sud, bien décidé à vivre pleinement ses passions malgré ses dettes.
Après des années à courir dans l’effervescence parisienne, Stéphane Bern a décidé de tourner la page. Il a quitté la capitale pour s’ancrer ailleurs, dans un lieu qui respire l’air marin et le calme retrouvé. Son départ n’a rien d’un caprice : il illustre un besoin vital, une quête d’équilibre. Derrière ce déménagement, il y a des chiens heureux, une intimité respectée et un homme qui veut vivre autrement.
Le souffle d’une nouvelle tranquillité
À Paris, la vie de Stéphane Bern ressemblait à une mécanique bien huilée, mais parfois étouffante. Entre ses obligations professionnelles et ses voisins agacés par les aboiements de ses teckels, il finissait par perdre ce qu’il recherchait le plus : la sérénité. Ses chiens, affectueux et vifs, ne trouvaient pas leur place dans cet univers contraint. Les plaintes montaient, la tension pesait. Alors, il a choisi de tout changer.
Partir pour le sud sonnait comme une évidence. Là-bas, ses animaux gambadent librement, aboient sans reproche et s’épanouissent. Lui retrouve une forme de respiration, loin des regards pressés et des bruits constants. Au Lavandou, dans le Var, il a posé ses valises avec Yori, son compagnon. Le décor a tout d’une carte postale : lumière douce, horizon dégagé, silence entrecoupé seulement par le vent. Le contraste avec Paris est immense, presque brutal, mais il l’accueille avec reconnaissance.
Cette vie nouvelle n’efface pas son rythme de travail. Les tournages de Secrets d’Histoire et de Laissez-vous guider s’enchaînent. Entre deux déplacements, il profite du soleil et du bord de mer, comme s’il s’accordait enfin le droit de ralentir. Loin des contraintes de la capitale, il avance autrement, avec l’impression d’avoir retrouvé une boussole intérieure.
Un passionné qui investit dans la mémoire
Quitter Paris ne signifie pas s’éloigner de ses passions. Stéphane Bern reste profondément engagé dans la préservation du patrimoine. En 2013, il a acquis le Collège royal et militaire de Thiron-Gardais, une bâtisse chargée d’histoire. Il n’a pas simplement acheté des pierres : il a redonné vie à un lieu oublié. Les visiteurs arpentent aujourd’hui les salles rénovées, découvrent les jardins repensés par Louis Benech, et mesurent le travail colossal accompli.
Cet attachement a un prix. L’achat initial lui a coûté 300 000 euros, mais les rénovations ont dépassé les 4 millions. « J’ai tout vendu », confie-t-il avec un mélange de fierté et de fatigue. Derrière cette phrase, il y a un homme qui s’est endetté pour sauver une part d’histoire, et qui continue à travailler pour honorer cette dette. Sa banquière plaisante sur sa longévité, lui sourit et garde le cap malgré la pression financière. Il le dit lui-même : il doit rester vigilant, ne pas s’arrêter, avancer encore et encore.
En parallèle, il a cédé sa maison à Náoussa, sur l’île grecque de Paros. Une décision prise pour resserrer ses engagements, concentrer son énergie et son argent sur ses projets français. La Grèce lui laisse des souvenirs lumineux, mais l’avenir se construit ailleurs, ici, entre patrimoine et Méditerranée. Cette volonté de recentrer ses efforts montre la constance d’un homme qui ne fait pas les choses à moitié.
L’équilibre fragile d’une vie choisie
Aujourd’hui, Stéphane Bern jongle entre ses tournages, ses chiens, ses maisons et ses dettes. Ce qui pourrait sembler une charge écrasante devient, pour lui, une source d’énergie. Il tire sa force de ce qu’il aime : raconter l’histoire, transmettre la beauté des lieux, préserver ce qui mérite de durer. Son quotidien n’a rien de figé. Il bouge, improvise, s’adapte, mais garde toujours une direction.
Là où d’autres auraient cherché le confort ou la facilité, il a préféré l’exigence et la passion. Son déménagement dans le Sud, ses sacrifices financiers, ses projets de longue haleine racontent la même chose : la volonté de vivre en accord avec ses valeurs. Entre soleil varois, patrimoine restauré et dettes à rembourser, Stéphane Bern avance avec lucidité et courage.
À travers ses choix, on devine un homme qui ne se contente pas d’exister. Stéphane Bern veut laisser une trace, et cette trace ne passe pas par la possession, mais par la transmission. C’est cette vision qui rend son parcours si singulier : une vie façonnée par l’amour de l’histoire, mais vécue avec les pieds bien ancrés dans le présent.