Après quatre décennies de passion verte, la fermeture de cette jardinerie emblématique laisse un vide immense dans le cœur des jardiniers.
Une nouvelle brutale vient de tomber. La fermeture des magasins Côté Nature a été confirmée pour plusieurs villes françaises. L’information surprend par son ampleur et par le poids symbolique de cette enseigne dans le paysage du jardinage. Derrière les chiffres, ce sont des histoires humaines, des habitudes et des territoires qui se retrouvent fragilisés. Et beaucoup ont encore du mal à y croire.
Les raisons d’une décision qui bouleverse un secteur
Fondée dans les années 90, Côté Nature s’était imposée avec une promesse simple : offrir du choix à prix accessibles. Longtemps, cette recette a séduit une clientèle fidèle, passionnée par les plantes, le bricolage de jardin et les équipements extérieurs. Mais les temps ont changé.
La hausse du coût de l’énergie a grevé les charges. Le pouvoir d’achat s’est réduit, comprimant les dépenses jugées secondaires. La concurrence, elle, s’est multipliée. Les grandes surfaces spécialisées, les enseignes low cost et les sites en ligne ont mis une pression énorme sur les marges. Même les magasins les mieux implantés ont fini par vaciller.
L’équipe dirigeante n’avait plus beaucoup de choix. Sauver l’ensemble du réseau devenait impossible. La priorité est désormais de maintenir en vie les points de vente jugés stratégiques, quitte à sacrifier des zones pourtant attachées à la marque. La fermeture des magasins Côté Nature illustre à quel point les mutations du commerce frappent de plein fouet des enseignes pourtant solides.
Les villes concernées par cette fermeture choc :
- Abbeville
- Santeny
- Pacy-sur-Eure
- Grigny
- Margny-lès-Compiègne
- Arras
- Béthune
- Cambrai
- Bouaye
Dans certaines villes, comme Abbeville ou Arras, l’annonce est tombée comme un couperet. Les salariés n’avaient rien vu venir. Des familles entières se retrouvent plongées dans l’incertitude. Ils vivent avec le sentiment amer d’avoir été abandonnées.
C’est tout un écosystème qui chamboule
Un commerce n’est jamais isolé. Chaque point de vente attire un flux de visiteurs dont profitent les boulangeries, les restaurants, les quincailleries voisines. La fermeture des magasins Côté Nature entraîne donc un effet domino. Moins de passage, moins de dynamisme, plus de vitrines qui s’assombrissent. Dans des communes de taille moyenne, la perte d’un acteur de ce type se ressent immédiatement.
Les salariés touchés vivent une double peine. La perte d’emploi d’abord, brutale et difficile à absorber. Mais aussi l’expérience douloureuse de devoir démonter eux-mêmes les rayons, parfois sous le regard de clients désemparés. Certains, proches de la retraite, ont choisi d’avancer leur départ. D’autres, plus jeunes, cherchent déjà à se reconvertir, mais dans des zones où les opportunités sont rares.
À Bouaye, Cambrai ou Béthune, les habitants parlent d’un vide. Le magasin faisait partie de la vie quotidienne. C’est un rituel du week-end ou d’un rendez-vous familial. Ces lieux n’étaient pas seulement des commerces. Ils incarnaient une atmosphère, une expertise, un conseil personnalisé qui disparaissent avec la clé tournée une dernière fois.
Au-delà de l’émotion, c’est l’économie locale qui encaisse. Les municipalités s’interrogent : comment réutiliser ces bâtiments souvent grands et difficiles à transformer ? Comment relancer une dynamique quand l’un des pôles d’attractivité disparaît ? Certaines chambres de commerce commencent déjà à chercher des repreneurs, mais rien n’est garanti.
Côté Nature : une tendance qui dépasse
La fermeture des magasins Côté Nature ne relève pas d’un accident isolé. Elle s’inscrit dans une vague plus large de restructurations qui touche aussi bien les jardineries que la grande distribution, les enseignes de vêtements ou de cosmétiques. Le commerce physique se heurte à la montée en puissance du numérique et à des modes de consommation plus volatiles.
De nombreux groupes repensent leur modèle économique, parfois dans l’urgence. L’e-commerce, plus flexible, séduit pour sa praticité, mais il laisse derrière lui des friches commerciales et des salariés sur le carreau. Dans les zones rurales ou périurbaines, cette transformation laisse un goût amer : l’impression que les habitants paient le prix fort de mutations décidées ailleurs.
Il reste pourtant une certitude. Si les habitudes changent, le besoin de lieux de rencontre, de conseils et d’échanges autour du jardin et de la nature demeure. Rien ne remplace complètement le contact direct, le partage d’astuces ou le plaisir de flâner dans une allée fleurie. Ce constat nourrit l’espoir que, tôt ou tard, de nouveaux modèles émergeront. Mais pour l’heure, la réalité est brutale, et la fermeture définitive de Côté Nature laisse une cicatrice profonde dans les territoires touchés.