C’est officiel : tous les ralentisseurs et dos d’âne vont être supprimés en France à partir de cette date

Est-ce la fin d’une ère pour ces dispositifs ? L’heure des décisions concrètes approche à grands pas.

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En France, les ralentisseurs vivent leurs dernières heures, une bataille décisive s’ouvre entre sécurité, normes et avenir routiers.

On les croise partout. En ville, en banlieue, parfois même sur des routes où ils n’ont rien à faire. Les ralentisseurs en France sont devenus si familiers qu’on ne les remarque presque plus. Pourtant, leur avenir est loin d’être assuré. La raison ? La plupart ne respectent pas la loi. Près de neuf sur dix seraient hors normes. Ce chiffre secoue les collectivités et prépare peut-être une refonte complète de notre voirie. Une sorte de grand ménage, attendu depuis des années, pourrait démarrer dès 2025.

Le Conseil d’État face à la vague des dos d’âne non conformes

Tout se joue dans les bureaux feutrés du Conseil d’État. Là, des juges planchent sur l’avenir de milliers de bosses disséminées à travers le pays. Officiellement, le cadre est clair depuis 1994 : hauteur maximale, largeur minimale, et interdiction dans certains types de voies. Mais la réalité, elle, raconte une autre histoire. Des communes ont posé ces dispositifs comme on aligne des plots, souvent sans vérifier si les règles étaient respectées. Résultat : une majorité de dos d’âne non conformes qui font grincer les dents des associations d’usagers.

Ces associations se battent depuis longtemps, arguant que ces installations illégales mettent en danger la sécurité et abîment les véhicules. Et la justice commence à leur donner raison. Plusieurs cours administratives ont déjà exigé le retrait de ralentisseurs non conformes. De quoi créer un précédent solide, qui pourrait pousser les juges du Conseil d’État à taper du poing sur la table.

Pour les maires, le dilemme est brutal. D’un côté, il y a la sécurité des habitants et la pression de l’opinion publique. De l’autre, un risque juridique grandissant et une facture colossale à payer pour démonter ou remplacer les bosses illégales. Si la Haute Juridiction tranche clairement, les collectivités devront revoir leurs aménagements, même si les caisses sont vides. Un casse-tête qui ne se résoudra pas en un claquement de doigts.

Quand la sécurité se heurte à l’urbanisme moderne

Derrière cette bataille juridique, il y a une question plus large : comment gérer la vitesse en ville ? Les ralentisseurs mal conçus sont loin d’être anodins. Pour un automobiliste, ils usent les suspensions et augmentent la consommation de carburant. Pour un motard ou un cycliste, ils peuvent devenir carrément dangereux. Quant aux ambulances ou aux bus, chaque secousse ralentit leur mission et met parfois des vies en jeu.

C’est ici qu’entrent en scène les alternatives. Plusieurs villes ont déjà choisi une autre voie : radars pédagogiques, chicanes, plateaux surélevés conformes, rétrécissements de chaussée. Ces dispositifs obligent à lever le pied sans infliger les mêmes désagréments. D’autres pays européens montrent que ça fonctionne. Ils prouvent qu’on peut sécuriser les piétons sans multiplier les bosses. Ce n’est pas seulement une question de technique, c’est une vision différente de l’espace urbain : plus fluide, plus partagé, moins agressif pour les usagers.

En France, cette mutation reste timide. Les ralentisseurs tiennent encore une place énorme dans la gestion du trafic. Mais la tendance est là. Avec la pression judiciaire et la montée des critiques, il devient difficile de continuer à fermer les yeux. Le débat dépasse la simple conformité. Il s’agit de redessiner nos rues pour qu’elles soient plus accueillantes, moins pénalisantes. Et surtout, qu’elles soient mieux adaptées aux mobilités d’aujourd’hui.

Une transition lente inévitable

Rassurons ceux qui craignent de voir disparaître toute forme de contrôle de vitesse. Tous les ralentisseurs ne vont pas être supprimés. Ceux qui respectent les normes resteront en place, surtout près des écoles ou dans les quartiers résidentiels. Mais pour les autres, l’heure du changement approche. Une période de transition sera inévitable, car les communes n’ont ni les moyens ni la logistique pour tout refaire en quelques mois.

Ce chantier sera l’occasion de repenser l’aménagement urbain. On ne parle plus seulement de bosses. Mais d’un cadre global qui intègre les piétons, les cyclistes, les transports en commun et les voitures. Les dos d’âne illégaux deviendront peut-être le symbole d’un système dépassé. Ils seront remplacés par des solutions plus adaptées à une ville moderne et durable.

En attendant, les automobilistes continuent de franchir ces obstacles quotidiens, parfois en râlant, parfois en s’y résignant. Mais dans un coin de leur tête, l’idée grandit. Ces bosses, qui semblaient immuables, pourraient bientôt céder la place à autre chose. La France est peut-être à la veille d’un tournant routier majeur. Les ralentisseurs en France n’ont jamais semblé aussi fragiles.

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