J’ai été chauffeur routier en France toute ma vie, voici combien je touche maintenant que je suis à la retraite

La pension des métiers pénibles soulève une question essentielle : comment reconnaître justement des années d’efforts physiques usants et silencieux ?

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Passer sa vie au volant d’un poids lourd, ça forge un caractère. Les kilomètres s’enchaînent, les nuits se passent souvent loin de chez soi, et les heures défilent au rythme des livraisons. Quand arrive la fin de carrière, une question brûle les lèvres : à quoi ressemble la retraite d’un chauffeur routier en France ? Après avoir roulé pendant plus de quarante ans, je peux enfin en parler sans détour.

La retraite d’un chauffeur routier en France

Ma pension atteint environ 1 200 euros par mois. Rien d’extraordinaire, mais c’est la réalité de beaucoup d’anciens routiers. Ce chiffre n’apparaît pas par magie : il résulte d’années entières à accumuler des points, des trimestres et des heures supplémentaires. Le régime général constitue la base, puis la complémentaire Agirc-Arrco ajoute sa part grâce au système de points. Chaque mission, chaque prime, chaque bonus de nuit ou de week-end a fini par compter.

Les vingt-cinq meilleures années jouent un rôle décisif. Dans mon cas, certaines périodes fastes m’ont sauvé. Quand les primes étaient nombreuses, les salaires plus intéressants, cela a gonflé ma moyenne. Ce mécanisme pèse lourd sur la pension finale. C’est là qu’on comprend que la retraite d’un chauffeur routier en France dépend aussi de la régularité des revenus tout au long de la carrière.

Le CFA : un dispositif qui change tout

Un des rares avantages de ce métier, c’est le Congé de Fin d’Activité. Le CFA m’a permis de quitter la route deux ans plus tôt, sans couper net mes revenus. Pour en bénéficier, il fallait au moins 26 ans de conduite dans le transport de marchandises et avoir franchi le cap des 57 ans. J’ai eu cette chance.

Durant cette période, je recevais 70 % de mon dernier salaire brut. Pas suffisant pour vivre comme en activité, mais assez pour souffler. Ce temps m’a permis de préparer l’après. J’ai ajusté mon budget, repensé mes priorités et surtout, accepté psychologiquement l’idée de ne plus rouler. Pour beaucoup, ce sas de transition adoucit l’entrée dans la retraite d’un chauffeur routier en France. Sans ce dispositif, l’arrêt paraît brutal et difficile à encaisser.

Préparer sa retraite : leçon apprise sur la route

J’ai commencé à épargner tôt : à 40 ans suite au conseil d’un collègue plus âgé. Ainsi, j’ai investi régulièrement dans des placements sûrs. Ce conseil a changé ma vie. Aujourd’hui, cette épargne complète ma pension et me donne un peu d’air. Vérifier mes relevés de carrière a aussi été essentiel. Quelques erreurs s’y étaient glissées : sans vigilance, j’aurais perdu plusieurs trimestres.

Je recommande vivement aux jeunes chauffeurs de contrôler leur dossier. Ce métier ne suit pas toujours des horaires classiques. Les heures supplémentaires s’accumulent, mais elles doivent être correctement comptabilisées. J’ai aussi consulté un conseiller patrimonial juste avant mon départ. Ses recommandations m’ont aidé à réduire mes impôts et à organiser mes économies. C’est une étape que tout futur retraité devrait envisager. La retraite d’un chauffeur routier en France ne se prépare pas seulement sur la route, mais aussi dans les papiers.

L’avenir du métier et des retraites

Le transport routier change à une vitesse folle. Les camions deviennent plus automatisés, les contraintes écologiques se renforcent, et la pression économique grandit. Ces transformations pèseront forcément sur les retraites des générations à venir. La manière dont seront calculés les droits pourrait évoluer avec les nouvelles pratiques du métier.

Les syndicats se battent pour préserver le CFA et défendre nos acquis. Leur rôle reste vital, car les conditions de travail ne s’améliorent pas toujours. Pour les jeunes chauffeurs, la vigilance sera nécessaire. Ce métier restera exigeant, et la retraite d’un chauffeur routier en France continuera de refléter cette dure réalité.

De mon côté, je vis simplement. Ma pension n’est pas énorme, mais mes choix d’épargne et le CFA m’ont aidé à franchir le cap en douceur. Je profite désormais d’un rythme plus calme, loin des embouteillages et des contraintes horaires. Et quand je repense à toutes ces années passées sur les routes d’Europe, je me dis que cette retraite, même modeste, reste une récompense méritée.

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